Au moment où Carnap publie son ouvrage en 1922, les mathématiques du XIXe siècle ont profondément transformé la géométrie héritée d'Euclide et de Descartes, soulevant de nombreuses questions sur le concept d'espace. Quelles sont les natures des objets en géométrie et quelles sont les sources de notre connaissance de l'espace ? Parallèlement, la physique, avec la théorie de la relativité générale d'Einstein, remet en question les relations traditionnelles entre géométrie et expérience. Dans ce contexte, Carnap, après ses études en philosophie, mathématiques et physique à l'université d'Iéna, choisit d'explorer les multiples significations de l'espace dans sa thèse, contribuant ainsi à la théorie de la science. Cette œuvre de jeunesse révèle une première philosophie des sciences de Carnap, avant que l'influence du Tractatus de Wittgenstein ne le conduise vers l'analyse logique du langage comme méthode philosophique privilégiée. Il y a un écart notable entre cette réflexion néokantienne, influencée par Husserl, et le Carnap empiriste logique du Cercle de Vienne, connu pour ses travaux ultérieurs. Néanmoins, son approche du problème de l'espace demeure d'une profondeur philosophique remarquable.
