Le possible et le probable constituent les deux notions centrales autour desquelles Musil a ordonné sa philosophie du devenir de l'humanité et sa conception de l'histoire.
Jacques Bouveresse Livres
Cet auteur explore en profondeur la philosophie, comme en témoigne son parcours académique. Son travail se concentre sur l'analyse et le développement d'idées philosophiques. Par son enseignement dans des universités de premier plan, il a formé des générations d'étudiants et a contribué à une compréhension plus profonde des concepts philosophiques. Son héritage intellectuel réside dans une réflexion approfondie sur les questions fondamentales de la pensée.






Il est impossible de formuler des propositions philosophiques en général : c'est une conviction sur laquelle Wittgenstein n'a jamais varié. La solution réelle et complète d'un problème philosophique ne consiste pas pour lui à remplacer un usage métaphysique du langage par un autre, mais à ramener les mots de leur usage métaphysique à leur usage ordinaire. Cette idée constitue la véritable originalité de Wittgenstein. Le chemin qu'il nous suggère d'emprunter, c'est justement celui qui a été oublié par le système des options philosophiques existantes. À la différence de beaucoup de travaux antérieurs, les textes de ce recueil se caractérisent par le fait que leurs auteurs acceptent tous d'essayer de jouer le jeu de la philosophie à la façon de Wittgenstein. JACQUES BOUVERESSE. Les treize contributions ici réunies sont principalement consacrées au Wittgenstein des dernières années (1946-1951). Après l'époque du Tractatus, puis celle des Recherches philosophiques, sa pensée prend alors des inflexions nouvelles. Les manuscrits de cette période sont un matériau d'une richesse considérable, encore insuffisamment exploré. Ce livre a pour origine un colloque intitulé " Le dernier Wittgenstein " qui s'est tenu au Collège de France du 14 au 16 mai 2001, organisé par Jacques Bouveresse, Sandra Laurier et Jean-Jacques Rosat.
Karl Kraus (1874-1936) a publié à Vienne, depuis le début du mois d'avril 1899 jusqu'en février 1936, une revue satirique intitulée Die Fackel (Le Flambeau), dont il était au départ seulement l'éditeur-responsable et dont il est devenu à partir de 1912 le seul auteur. Pendant toutes ces années, les satires et les polémiques, parfois féroces, de Kraus ont visé essentiellement la presse, qu'il considérait comme responsable de la corruption en Autriche. A ses yeux, la presse, en particulier libérale, n'est qu'un auxiliaire dévoué et indispensable dans le système du marché universel qui est en train de s'instaurer. Et la corruption du langage, à laquelle elle contribue de façon essentielle, est indissolublement liée à la corruption morale elle-même, dont elle constitue le symbole par excellence. Il n'est pas exagéré de dire que Kraus a fourni la première critique des médias et des systèmes de communication moderne qui soit réellement à la hauteur du phénomène. Jacques Bouveresse analyse minutieusement cette critique du journalisme, pour en montrer la pertinence et la modernité.
Nietzsche contre Foucault
- 145pages
- 6 heures de lecture
La plupart des expressions typiques de Foucault dans lesquelles le mot " vérité " intervient comme complément - " production de la vérité ", " histoire de la vérité ", " politique de la vérité ", " jeux de vérité ", etc. - reposent sur une confusion peut-être délibérée entre deux choses que Frege considérait comme essentiel de distinguer : l'être-vrai et le tenir-pour-vrai. Or peu de philosophes ont insisté avec autant de fermeté que Nietzsche sur cette différence radicale qui existe entre ce qui est vrai et ce qui est cru vrai : " La vérité et la croyance que quelque chose est vrai : deux univers d'intérêts tout à fait séparés l'un de l'autre, presque des univers opposés ; on arrive à l'un et à l'autre par des chemins fondamentalement différents ", écrit-il dans L'Antéchrist. Foucault, alors qu'il n'a jamais traité que des mécanismes, des lois et des conditions historiques et sociales de production de l'assentiment et de la croyance, en a tiré abusivement des conclusions concernant la vérité elle-même.
Prodiges et vertiges de l'analogie
de l'abus des belles-lettres dans la pensée