Un Vocabulaire de Maître Eckhart requiert, comme pour tout autre penseur, que soient précisées les nuances dont hérite tel terme d'être employé dans des contextes discursifs différents dont il reçoit éclairage en retour. Par ailleurs, et dans ce cas précis, il importe de tirer au clair les correspondances que notre auteur a dû créer entre le latin dont il usait en Université, en tant que professeur, et la nouvelle langue en train de naître, le " moyen-haut-allemand " (mittelhochdeutsch), dont il usait dans ses prédications et à laquelle il a imprimé sa marque de façon décisive. C'est à son crédit, en effet, qu'il faut mettre la création de nombreux termes qui, avec les inévitables glissements de sens, sont encore présents dans l'allemand moderne.
Gwendoline Jarczyk Livres






Le négatif ou l'écriture de l'autre dans la logique de Hegel
- 622pages
- 22 heures de lecture
HEGEL a-t-il réduit l'altérité au bénéfice d'une intelligence conceptuelle placée sous le signe du même ? Question cruciale, qui traverse l'histoire de l'interprétation hégélienne. Une lecture de La Science de la logique, rebrassant son contenu pour le disposer selon les trois niveaux que sont L'ontologie du négatif, L'autre en réalité et La totalité négative, permet de montrer que l'autre, ni oublié ni évincé de cette pensée, se révèle intérieur à son dynamisme constitutif et inséparable de son fondement dernier. " Tel est le poids d'altérité de la totalité /mouvement en écriture structurale de soi où le négatif, saisi dans son originalité et réflexivement déployé dans son redoublement de lui-même, trouve et détermine le concept suprême de soi-même ". C'est ce fil rouge de la négation qui noue et dénoue le discours, et qui assure en définitive son dés-enfermement essentiel (Entschluss).
Athée, théoricien de la fin de l'Histoire, révolutionnaire patenté : telle est l'image de Hegel qui a dominé la philosophie française depuis plus d'un demi-siècle, sous l'impulsion d'Alexandre Kojève. De 1830 à nos jours, la pensée de l'auteur de La Science de la logique , aura été trop souvent reprise dans des économies étrangères à ses propositions centrales. Ainsi, l'existentialisme de Jean Wahl, le marxisme de Kojève, sans oublier le travail de relecture de haute tenue inauguré par Eric Weil.Traducteurs et exégètes de Hegel, Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière ont montré par leurs travaux les limites de ces interprétations. Dans ce dernier livre, ils mettent en évidence les différentes distorsions auxquelles l'oeuvre du maître de Berlin a été soumise et, versant au dossier de nombreux documents - dont la correspondance échangée par Kojève et Tran-Duc-Thao -, ils inaugurent une nouvelle époque de la réception hégélienne en France.Le Hegel totalitaire, dogmatique, niant l'individu, fait alors place au philosophe de la liberté et du "système ouvert".
A l'œuvre dans la philosophie, le négatif est au cœur de ce nouvel ouvrage dont les thèmes de l'oubli et du ressouvenir, de la pensée comme liberté dans ses ressources proprement créatrices, exposent les implications logiques d'un abîmement essentiellement duel, partant instaurateur - à la manière où l'est précisément le négatif. C'est pourquoi les vocables tels que disparaître, fonder, poser, vide selon leur fonction duelle, positive et négative, se révèlent intimement liés au travail du concept, c'est-à-dire à la pensée en quête de détermination - cette négation dont dépend justement sa positivité. Car c'est bien à ce niveau, on le sait, que vient à affleurer la véritable infinité – pour autant justement que « le négatif est à prendre comme la négativité véritable de l'infini ».
La liberté ou l'être en négation
- 403pages
- 15 heures de lecture
Si les termes de " rapport " et de " relation " figurent en tête du présent ouvrage, c'est pour ce que, relevant l'un et l'autre du vocabulaire technique hegelien, ils semblent, tant en raison de leur parenté que de leur implication avec l'être - premier et ultime moment du procès logique -, essentiels pour une investigation portant sur la liberté. La liberté : non certes le sentiment, voire la sensation, fussent-ils des plus nobles, que l'homme, ne serait-ce que de façon fugitive, aurait l'heur d'éprouver d'aventure, mais la liberté, cette réalité liée, ainsi que l'énonce le titre du présent ouvrage, aux questions portant sur l'être - mais sur lui en négation -, partant au caractère inséparable du sujet et de l'objet dès lors qu'il va de science, et donc de vérité. En précisant toutefois quel peut et doit être cet objet quand il s'agit du connaître et du penser - c'est-à-dire justement de " liberté ".
Etudie les ressources du négatif dans la pensée de Hegel sous leurs aspects à la fois réflexif et contradictoire. Dans l'ampleur de ces trois sphères que sont l'être, l'essence et le concept, c'est toujours de concept qu'il est question, les deux premières sphères constituant sa genèse quand lui-même en constitue la base. L'ambiguïté du concept réside donc dans son unité avec la dialectique
Etudie dans la pensée de G.W.F. Hegel la notion de réflexion spéculative et de représentation.
Si Hegel ne s'est pas livré à des considérations proprement dites sur la mort, ce n'est guère par quelque oubli dommageable ou censure à l'égard d'une réalité à propos de laquelle la philosophie de tous les temps n'a cessé de méditer. C'est bien plutôt, ainsi que le présent ouvrage s'est attaché à le montrer, parce que la mort est partie intégrante du procès logique comme tel, ainsi que l'attestent aussi bien l'analyse rigoureuse des vocables qui le sous-tendent que celle des différentes époques de son parcours. Le volume que voici se présente en fait comme le terme d'une trilogie dont les deux premiers moments sont Le négatif ou l'écriture de l'autre dans la logique de Hegel et Le mal défiguré. Etude sur la pensée de Hegel. Autant dire qu'il prend la suite des investigations qui, du négatif comme " pivot de la philosophie de Hegel ", mène à la contradiction logique selon laquelle se donne à déchiffrer le mal sans figure, cependant que " le traitement de la mort comme unité de contradiction entre le singulier et l'universel " vient à confirmer toute réalité comme " contradictoire dans sa réconciliation avec soi ".