Écrit en 1918, publié l’année suivante à titre posthume, « De la genèse de “l’appareil à influencer” au cours de la schizophrénie », est l’œuvre la plus célèbre de Tausk, et un texte d’une étonnante modernité. Sur la base d’un cas, celui d’une jeune femme de 31 ans prénommée Natalia, Tausk explique en détail une illusion qui affecte les schizophrènes, qui se disent sous l’influence d’une « machine diabolique » située à l’extérieur d’eux-mêmes et leur transmettant ou leur dérobant pensées et sentiments. Précurseur en de nombreux points (il annonce par exemple certaines idées de Melanie Klein sur la psyché préœdipienne et la projection, ou encore est le premier à définir la genèse, la constitution et la signification psychanalytique de la psychose), ce texte de Tausk doit également être lu en pensant aux conceptions modernes du corps, un corps médiatisé, branché par des fils ou des appareils sans fil grâce aux nouvelles technologies de transmission et de communication, relié à d’autres corps, présents, absents, très lointains, virtuels... L’aliénation moderne du corps ferait-elle écho à l’aliénation psychotique ?
Victor Tausk Ordre des livres
12 mars 1879 – 3 juillet 1919





- 2010
- 2000
OEuvres psychanalytiques
- 244pages
- 9 heures de lecture
Obsessions, éjaculation précoce, délires alcooliques, sexualité infantile, souffrance morale des schizophrènes : tels sont quelques-uns des thèmes traités ici par Tausk, dans des textes devenus des classiques de la littérature psychanalytique.