Interpréter l’œuvre de Théophile Gautier est une tâche complexe, surtout avec la multitude de travaux critiques qui se sont accumulés. La question de savoir s'il est « romantique ou décadent ? » concernant le « gilet rouge » n'a peut-être jamais été posée auparavant. L'auteur de l'Histoire du romantisme sert de point de départ à une étude minutieuse, inscrite dans la perspective « mythodologique » durandienne, une première dans ce domaine. Cette approche permet d'explorer l'imaginaire gautiériste à travers la mythocritique, tout en soulignant son appartenance aux bassins sémantiques romantique et décadent. L'analyse mythanalytique enrichit la discussion sur la dominance et la récession cycliques des mythes dans la culture, tout en soulevant des réflexions contemporaines sur la fonction imaginante. L'ouvrage est également élargi par un vaste appareil « mythodologique », notamment grâce à un dialogue avec Blanca Solares, qui examine les relations complexes entre mythocritique, mythanalyse, anthropologie et littérature comparée. Cette ouverture épistémologique favorise l'interdisciplinarité et, à travers une praxis mythocritique et mythanalytique, offre une lecture nuancée et « durandienne » de l'œuvre gautiériste, où le verbe, l'image, l'art, le texte et le mythe s'entrecroisent au gré des flots culturels du XIXe siècle.
Mercedes Montoro Araque Livres

