En France, Nietzsche a longtemps été perçu comme l'emblème des subversions, souvent associé à des figures comme Artaud et Bataille. Avec son académisation, il a gagné en reconnaissance, et son œuvre a été étudiée de manière systématique. Cependant, cet ouvrage propose de mettre en lumière un autre aspect de Nietzsche, dont l'œuvre présente une dynamique originale et complexe. Le concept d'historicité est central à cette exploration. Il examine trois dimensions temporelles : le passé, qui nécessite une régression du savoir généalogique ; le présent, marqué par la réitération de l'éternel retour, incitant à l'action ; et le futur, incertain, vers lequel le véritable créateur doit se diriger. Ces trois registres sont analysés à travers les problématiques de l'objectivité, de la répétition et de l'évolution. Il est essentiel de ne pas les considérer comme unis, mais plutôt de comprendre comment les relier, si cela est nécessaire, et selon quelles modalités, qui ne se limitent pas à un système rigide. En d'autres termes, si Dieu est mort et que Nietzsche a cherché à échapper à la posture du prêtre, le lecteur doit en tirer les conséquences. L'interprétation est un processus de réflexion continue, et non une conclusion définitive.
