Souvent les phrases attribuées à de grands personnages de la vie publique passent à la postérité. On se souvient d'elles sans connaître véritablement qui les a prononcées. On les emploie parfois dans la vie courante, comme la marque de la mémoire collective plus que comme le signe d'une érudition. Pourtant ces éléments de discours censés avoir été prononcés lors d'un événement important... n'ont peut-être jamais existé. Les historiens contestent souvent la paternité voire la réalité de l'une ou de l'autre. Attribuées à des personnages qui ne les ont donc peut-être jamais dites, ces phrases sont néanmoins rentrées dans l'Histoire. Dans un livre proposant près d'une quarantaine d'entrées, Michel Guérin a retrouvé — de la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours – un grand nombre de phrases cultes faisant partie de la légende des Cycles. Telles "Jacques Anquetil remonte dans la descente" écrite par Antoine Blondin ou "à l'insu de son plein gré" attribuée au célèbre Richard Virenque. A chaque phrase, une histoire racontée par ce grand spécialiste du cyclisme qui nous offre, grâce à ce nouveau livre, l'opportunité de revivre les plus beaux moments de la Petite Reine.
Michel Guérin Livres




Le fardeau du monde
- 329pages
- 12 heures de lecture
Plus de quatre-vingts ans après sa mort, l'astre de Rainer Maria Rilke n'a pas pâli. Européen voyageur, il bâtit entre ses lieux d'errance ou d'adoption, l'Allemagne, Paris, l'Adriatique, l'Europe centrale et la Russie, une œuvre emblématique d'un courant de la modernité, qui tente de nouer les fils de l'expérience déconcertante du premier XXe siècle, d'en rassembler la sapience existentielle et créatrice. On le salue ici à travers la Figure - sa plus grande " invention " de poète et de penseur, dont on n'a pas fini de mesurer la fécondité. Rilke essaie en contemporain de Proust de saisir la contrariété, la fission du temps. Il est ce qui passe. Mais aussi ce qui dure. D'un côté la sensation, de l'autre le langage. Comment les articuler ? C'est la question du Moderne, car les vieux tropes sont morts et avec eux les formules littéraires de la passion. Comment vivre sans une présomption d'éternité ? Comment surmonter l'adieu, supporter l'escamotage, survivre à la dispersion ?