Picasso, le plus inventif des peintres du XXe siècle, est aussi celui qui a le plus fortement exprimé sa dette envers les artistes du passé. De Velàzquez, et ses célèbres Ménines, Greco, Zurbaràn et Goya - peintres familiers au temps de son enfance espagnole - à Ingres, Delacroix et Manet, découverts à son arrivée à Paris, il n'a cessé de procéder à une relecture de la peinture par la peinture, en particulier dans les années 1953-1961. Dans ses autoportraits comme dans ses natures mortes ou ses nus, les sources de son inspiration sont évidentes. Rembrandt, Cézanne, Goya, Van Gogh sont à la base de variations sur le portrait ; bodegones du XVIIe siècle et natures mortes cézanniennes lui ont inspiré la thématique des choses, tandis que ses grands nus renvoient aux Vénus de Titien, à la Maja desnuda de Goya, ou encore à la Grande Odalisque d'Ingres et à l'Olympia de Manet. La série de ses quinze toiles sur Les Femmes d'Alger est une variation sur le tableau de Delacroix, de même qu'il a décliné Le Déjeuner sur l'herbe de Manet en un cycle de vingt-sept peintures. Un " cannibalisme pictural " sans précédent dans l'histoire de l'Art.
Marie-Laure Bernadac Ordre des livres
Cette autrice, conservatrice d'art, plonge profondément dans l'œuvre de Pablo Picasso et son héritage artistique. Ses écrits se concentrent sur l'analyse et l'interprétation des œuvres d'art et du processus créatif de l'artiste. À travers ses publications et ses projets de conservation, elle révèle de nouvelles perspectives sur les créations artistiques et leur contexte historique. Son expertise et ses profondes intuitions rendent ses contributions au monde de l'art inestimables tant pour les lecteurs que pour les chercheurs.






- 2008
- 1992
- 1986
Un peintre, un homme, un génie. Picasso fut un homme pour qui peindre voulait dire voir, et qui mieux que personne « vit » son siècle. Visionnaire, oui. Engagé corps et biens dans son absolu. Homme public dont l'existence tumultueuse fascina toujours les foules, il était aussi un personnage farouche, secret, imprévisible. Des premiers pigeons crayonnés de Málaga aux périodes bleue et rose, des folles années montmartroises aux Demoiselles d'Avignon, de l'explosion surréaliste à Guernica, des femmes en pleurs à la femme-fleur, il fut celui qui disait sans relâche : « Je ne cherche pas, je trouve. » Marie-Laure Bernadac et Paule du Bouchet retracent le destin d'un homme qui a marqué le vingtième siècle d'une empreinte de feu.