Les Noces dans la maison
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Depuis plus de quatre-vingt ans, Bohumil Hrabal puise son inspiration dans les cafés et les bars de Prague, de Moravie ou de Bohême. Auteur discret, il n'a cessé d'y récolter une moisson d'anecdotes auxquelles sont venus s'ajouter les récits, cocasses ou improbables, qu'il a glané au gré des multiples métiers que le hasard l'a amené à exercer - clerc de notaire, ouvrier métallurgiste, représentant en articles de droguerie et de mercerie, courtier en assurances, cheminot, figurant de théâtre. De cette longue fréquentation des tavernes et des cafés populaires vient l'ironie dont l'auteur des Millions d'Arlequin et des Palabreurs (Albin Michel) a fait la clef de voûte de son écriture, cette ironie de la vie Pragoise chère à Kafka et Hasek, sans laquelle rien de ce que Hrabal a écrit ne peut se comprendre. De là, également, sont nés les personnages facétieux et bavards, imaginatifs et fanfarons, qui peuplent ses nouvelles. Qu'il s'agisse du boulanger escroqué par un assureur angélique, du tenancier de bistrot alcoolique, du fantasque amateur de discours funèbres ou de l'excentrique oncle Pépine, c'est toujours avec tendresse et humour que Hrabal regarde ses personnages. Une compassion à la fois païenne et paillarde qui semble aimanter son œil et sa plume.
Une trop bruyante solitude, d'abord diffusé en 1976 à Prague sous forme de "samizdat" (publication clandestine), est sans doute le livre qui a valu au grand écrivain tchèque le plus de notoriété. Majestueux cri de révolte lancé à l'assaut des sociétés totalitaires, l'histoire du narrateur, ouvrier dans une usine de vieux papiers destinés au recyclage, n'est pas sans faire penser - mutatis mutandis - au 1984 d'Orwell. Car notre héros, instruit presque malgré lui par la lecture des ouvrages interdits destinés au pilon (la Bible, le Talmud, les écrits de Lao-tseu entre autres), va faire renaître ces chefs-d'œuvres sous la forme d'une autre œuvre d'art (qui n'est pas sans rappeler les travaux d'un Jiri Kolar) : les pages broyées sont transformées en balles de papier décoratives ! Divers incidents et personnages tragicomiques viennent émailler cette fable sensible et émouvante qui invite le lecteur à une aimable réflexion sur le moderne, digne à la fois de nos philosophes des Lumières et des meilleurs esprits libertins.
ČB fotografie, úvodní text Bohumil Hrabal, průvodní text anglicky, česky, francouzsky, italsky, německy, španělsky. Výborný stav.
Des années vingt jusqu'aux purges staliniennes, l'irrésistible ascension et la chute d'un garçon de café tchèque devenu richissime, telle est la trame du plus ébouriffant des romans de Hrabal. Enfant bâtard, de petite taille, animé d'une ambition à la mesure de ses complexes, le narrateur raconte ici, avec une candeur et un amoralisme déconcertants, son incroyable trajectoire. Grandeur et décadence, ce destin s'écroulera après le coup d'État communiste, en 1948, où le héros se trouvera dans un camp pour millionnaires déchus!
Lettres écrites en 1989, dans lesquelles l'auteur relate sa tournée dans les universités des Etats-Unis (Ithaca, Détroit, Chicago, Cornnell, Urbano, Ann Arbor, etc.) et les événements angoissants puis heureux qui se déroulent, la même année, en Tchécoslovaquie.
Un coin du passé revit ici par la grâce de l'amour et de la mémoire. La voix de Maryska nous restitue une petite ville de Bohême du début des années vingt et la brasserie voisine, la malterie, le germoir, la cour où l'on grille le malt et où l'on goudronne les tonneaux.C'est aussi l'histoire du couple que forment Maryska et Francin : la jeune femme débordant de santé, fantasque, gloutonne, ne résistant jamais aux cochonnailles et à la bière, aux côtés d'un homme certes amoureux, mais délicat, timoré, soucieux de bienséance...C'est, dans un propos lyrique, cocasse, débridé, une plongée dans l'immédiat des sensations, des odeurs et des bruits.
Une petite gare de Bohême pendant la guerre. Un stagiaire tente de s'ouvrir les veines parchagrin d'amour. L'adjoint du chef de gareprofite d'une garde de nuit pour couvrir detampons les fesses d'une jolie télégraphiste. Mais il y a aussi l'héroïsme, le sacrifice, la résistance.
Une maison de retraite, au sommet d'une petite ville, entre les murs de laquelle un air de valse, " Les millions d'Arlequin ", est diffusé en permanence. La mère de l'écrivain s'y est retirée en compagnie de son mari, Franci. Mais le vieil homme n'a plus d'yeux pour le monde ; et l'indifférence, la sclérose menacent chacun des locataires. C'est à l'apparition de trois retraités, énigmatiques témoins du passé, que la narratrice devra de ne pas céder à l'usure. Rester en vie : demeurer en contact avec l'inconnu.