Comme James Baldwin, qu'il tutoie dans cette lettre en forme d'hommage, Alain Mabanckou est noir et écrivain. En découvrant Greenwich village et le Paris Jazz, Baldwin a forgé une identité au-delà des communautarismes. L'acuité de son regard sur la société américaine est remarquablement mise en lumière par cet "expéditeur" complice, admiratif, et jamais complaisant.
Alain Mabanckou Livres
Alain Mabanckou s'affirme comme une voix majeure de la littérature africaine francophone contemporaine, célébré pour sa production prolifique et ses explorations incisives de l'identité, de l'exil et des chocs culturels. Son œuvre mêle avec maestria des éléments de réalisme magique à une critique sociale acérée, plongeant dans les complexités de l'expérience humaine. Le style singulier de Mabanckou, à la fois lyrique et brut, offre aux lecteurs une perspective littéraire unique et profonde.







La France est au cœur de ce roman. La France du général de Gaulle, de Guy de Maupassant, mais aussi celle des "Sapeurs", des "Parisiens", ces jeunes dandys venus d'Afrique, et qui ont décrété l'élégance comme leur unique religion. Massala-Massala, le héros-narrateur, a abandonné ses études depuis des années. Au fond, il rêve de venir un jour en France, à Paris, capitale de la consécration, afin de réussir comme un des "grands" du quartier, le célèbre Charles Moki dont les multiples retours au pays natal pendant les vacances de la saison sèche ne laissent personne indifférent. Projeté dans un monde aux mœurs insolites, mis au pied du mur face à son destin, Massala-Massala alias Marcel Bonaventure devra désormais compter sur ses propres moyens pour se dégager d'un engrenage inextricable. Mais comment y parvenir ? N'est-il pas déjà trop tard ? Peut-il encore reculer ?
Julien Makambo, jeune Congolais en France, est témoin de la défenestration d'une femme et se retrouve en prison. Dans sa cellule, il écrit la chronique des événements qui l'ont conduit à cette situation. Grand prix de la littérature Henri-Gal 2012 attribué à A. Mabanckou.
"Suffit-il d'être Noirs pour être frères ? Qu'ont en commun un Antillais, un Sénégalais et un Noir né à Paris, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d'être réduits ? Et la généalogie qu'ils se sont forgée, celle du malheur et de l'humiliation (esclavage, colonisation, immigration)... Dans cet essai, Alain Mabanckou refuse de définir l'identité noire par les larmes et le ressentiment." [Source : 4e de couv.]
Tour à tour nostalgique, apaisé, révolté, le poète-romancier Alain Mabanckou évoque les odeurs et les sons qui ont bercé son enfance, rend hommage à la nature bienfaisante et célèbre ses racines. Sa poésie, tout comme le fleuve Congo, coule, fluide et méditative, là où se rencontrent les voix de l'Afrique, terreau de toutes les espérances.
Demain j'aurai vingt ans
- 400pages
- 14 heures de lecture
Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d'une dizaine d'années qui fait l'apprentissage de la vie, de l'amitié et de l'amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d'indépendance sous la houlette de " l'immortel Marien Ngouabi ", chef charismatique marxiste. Les épisodes d'une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hauts en couleur : le père adoptif de Michel, réceptionniste à l'hôtel Victory Palace ; maman Pauline, qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique ; l'oncle René, fort en gueule, riche et néanmoins opportunément communiste ; l'ami Lounès, dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d'hormones ; bien d'autres encore. Mais voilà que Michel est soupçonné, peut-être à raison, de détenir certains sortilèges... Au fil d'un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l'africaine. Les histoires d'amour y tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d'images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille.
Après vingt-trois ans d’absence, je suis retourné à Pointe-Noire, ville portuaire du Congo où j’ai grandi. Entre-temps, ma mère est morte et, moi, le fils unique, je ne suis pas allé aux obsèques. Pendant un mois, j’ai arpenté la ville en étranger : la cabane de maman Pauline, le lycée Karl-Marx, le cinéma Rex… Jour après jour, entre surnaturel et enchantement, j’ai ressuscité les lumières de mon enfance.
" Verre Cassé est un ivrogne de 64 ans. Ancien instituteur, [...] il a été chargé par l'Escargot entêté, patron du bar Le Crédit a voyagé, de tenir la chronique des faits et gestes de sa clientèle. Une sorte de Cour des miracles peuplée de mythomanes assoiffés, d'éclopés burlesques et de vieux débris [...] Verre Cassé est une œuvre truculente, exubérante, bavarde, tonitruante, d'un comique sans retenue. [...] La verve d'Alain Mabanckou est un fleuve en crue qui emporte tout sur son passage, les mots, les hypocrisies, les convenances, les traditions, les politiquement correct, l'afro-ethnique. " (Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche) Ce roman a reçu le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs, le prix des Cinq Continents de la francophonie et le prix RFO du livre en 2005. Alain Mabanckou est notamment l'auteur de African Psycho.
Mémoires de porc-épic
- 228pages
- 8 heures de lecture
Alain Mabanckou revisite en profondeur un certain nombre de lieux fondateurs de la littérature et de la culture africaines, avec amour, humour et dérision. Parodiant librement une légende populaire selon laquelle chaque être humain possède son double animal, il nous livre dans ce récit l'histoire d'un étonnant porc-épic, chargé par son alter ego humain, un certain Kibandi, d'accomplir à l'aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques. Malheur aux villageois qui se retrouvent sur la route de Kibandi, car son ami porc-épic est prêt à tout pour satisfaire la folie sanguinaire de son "maître" ! En détournant avec brio et malice les codes narratifs de la fable, Alain Mabanckou renouvelle les formes traditionnelles du conte africain dans un récit truculent et picaresque où se retrouvent l'art de l'ironie et la verve inventive qui font de lui une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l'Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l'arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l'apprentissage du mensonge. Partant d'un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l'intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l'âme humaine à travers le regard naïf d'un adolescent qui, d'un coup, apprend la vie et son prix. Alain Mabanckou est né en 1966 à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. Ses œuvres sont traduites dans le monde entier. Il enseigne la littérature francophone à l'Université de Californie-Los Angeles (UCLA).


