"Mon piano, c'est, pour moi, ce qu'est au marin sa frégate, c'est ce qu'est à l'Arabe son coursier, plus encore peut-être, car mon piano, jusqu'ici, c'est ma parole, c'est ma vie; c'est le dépositaire intime de tout ce qui s'est agité dans mon cerveau aux jours les plus brûlants de ma jeunesse; c'est là qu'ont été tous mes désirs, tous mes rêves, toutes mes joies et toutes mes douleurs."
27 novembre 1942 : naissance à 10h15 de Johnny Allen Hendrix, alias Jimi Hendrix. 18 septembre 1970 : Jimi Hendrix est retrouvé mort dans la chambre 507 de l’hôtel londonien Samarkand. L’icône ripolinée du rock, acteur déchu d’un mystère chrétien psychédélique, gît dans son vomi. Il a vingt-sept ans. La deuxième moitié du vingtième siècle vit l’éclosion d’une religion nouvelle aux États-Unis : le rock’n’roll. Son pape était noir, prenait du LSD, dormait avec sa guitare et semait de miracles électriques les festivals de musique, à Woodstock ou à Wight. À mille lieues des industriels de la musique que sont devenus les Rolling Stones, Jimi Hendrix s’est brûlé à tous les clichés du rock sans avoir eu le temps d’en jouer. Il dévasta son lot de chambres d’hôtel, prit son quota de drogues diverses avant de mourir dans l’enfance de son art, qu’il avait mené pourtant très loin en trois ans de carrière. Il entre ainsi dans le 27 Club regroupant les figures de la musique décédées à 27 ans, comme Janis Joplin, Brian Jones, Jim Morrison, ou Kurt Cobain. Paraît simultanément, chez Fetjaine, Jimi Hendrix. Expérience à Mason Yard.