La 4e de couverture indique : "Comment savoir si une décision judiciaire est correcte? Telle est la question qui se pose à nous tous, qui souhaitons que le droit vienne à notre secours quand nous en avons besoin. En 1912, celui qui n'est pas encore le sulfureux Carl Schmitt donne à cette interrogation une réponse surprenante qui, aujourd'hui peut-être plus que jamais, nous parle encore. Dans Loi et jugement, ouvrage de jeunesse brillant et érudit, traduit et replacé par Rainer Maria Kiesow dans une perspective critique, on perçoit déjà le goût de l'auteur pour la rhétorique, le style et, plus précisément, le goût pour les concepts en opposition, pour les mots en guerre, par lesquels il deviendra célèbre : ami/ennemi ; légalité/légitimité ; théologie/politique ; règle/exception ; Etat/mouvement/peuple ; terre/mer ; mais aussi juif/aryen. Or c'est avec l'examen de la relation loi/jugement que tout a commencé. Y a-t-il harmonie ou tension? Déduction ou déconnexion? Continuité ou rupture? Là réside tout le problème de l'État de droit et de l'état de légalité - une question toujours ouverte."
Carl Schmitt Ordre des livres
Carl Schmitt était un juriste et théoricien politique allemand dont les œuvres influentes ont émergé pendant la République de Weimar. Ses théories sur la souveraineté, la crise de la démocratie parlementaire et la politique ancrée dans la distinction ami-ennemi ont façonné sa pensée. Si Schmitt visait à défendre la Constitution de Weimar, ses écrits ont parfois signalé un glissement vers un cadre politique plus autoritaire. Ses travaux ultérieurs se sont concentrés sur le droit international, critiquant le cosmopolitisme libéral et aboutissant à son œuvre fondamentale sur l'ordre juridique international.







- 2019
- 2015
Rédigé dans l'urgence à l'été de 1932, ce petit traité accompagne l'échec de la première expérience démocratique allemande. Il jette un regard incisif sur la crise qui emporte la République de Weimar et évalue les chances de sauver le régime face aux extrémistes de droite et de gauche. Philosophie politique, commentaire juridique et raison d'État se conjuguent ici sous l'effet d'une rhétorique vigoureuse et rusée, digne des plus grands publicistes. Écrit dans un contexte tragique et marqué par la carrière sulfureuse de son auteur, l'ouvrage a connu des échos aussi multiples qu'inattendus dans les démocraties d'après-guerre. La démocratie est-elle foncièrement un régime sans défense ? Doit-elle accepter l'existence de partis politiques attachés à la renverser ? Les mesures d'exception et de sécurité sont-elles justifiables au nom du salut public ? Peut-on préserver l'esprit d'une constitution et en nier la lettre ? Les questions que pose cet ouvrage résonnent encore dans d'innombrables conflits politiques
- 2007
La guerre civile mondiale
- 185pages
- 7 heures de lecture
Si l'œuvre de Carl Schmitt occupe une place incontournable dans la réflexion actuelle sur l'avenir du droit international, ses écrits sur le sujet sont encore mal connus en France. Ce livre, qui réunit six essais majeurs écrits pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, a pour ambition d'éclairer cette facette méconnue de sa pensée. Malgré son antisémitisme et sa compromission avec le nazisme, Schmitt s'est imposé comme l'une des figures majeures de la pensée politique et internationaliste du XXe siècle. Sa réflexion, qui se déploie des années 1910 aux années 1970, a suscité un dialogue avec les plus grands juristes et philosophes. Ces textes, presque tous inédits en français, permettent de mettre en lumière la genèse et les enjeux du débat contemporain sur la " guerre civile mondiale " et sur les transformations des formes de la guerre au XXe siècle.
- 2002
Le Leviathan dans la doctrine de l'Etat de Thomas Hobbes
- 246pages
- 9 heures de lecture
Issu de deux conférences, ce petit livre a une ambition apparemment modeste et purement érudite, rendre compte de l'image du monstre qui donne son titre au livre le plus célèbre de Hobbes, " Le Léviathan ". Mais le lecteur s'aperçoit vite que les enjeux, historiques et philosophiques, de cette image vont au-delà de la simple historiographie. Comme le montre Carl Schmitt, pour penser un tel symbole, la restauration problématique qu'en propose Hobbes et son échec historique, il faut remonter à ses origines vétéro-testamentaires et aux diverses interprétations chrétiennes et juives qu'il a suscitées. Ce livre n'est pas seulement sur un symbole, c'est en lui-même un symbole, au sens où Schmitt s'y dévoile à travers Hobbes. Livre sombre, écrit à l'ombre d'une des images bibliques les plus effrayantes, en un moment redoutable de l'histoire contemporaine. Par là même, essai décisif dans lequel s'entrecroisent le politique et le théologique et qui, bien que mystérieux et crypté, est indispensable pour comprendre Carl Schmitt - et ne rien lui céder en ce qui concerne ses positions antisémites.
- 2001
" Le nomos de la Terre est le témoignage d'un homme dont la fulgurante carrière a trouvé une fin abrupte après l'effondrement du Troisième Reich. C'est à partir de cette situation que l'auteur nous propose sa vision du premier ordre juridique que la terre ait connu : à savoir un droit international public émanant de l'Europe conquérante au début des Temps Modernes avant d'être mis au défi par la montée du Nouveau Monde, puis liquidé dans les tourmentes du XXe siècle [...] Avant même d'être un ordre normatif, ce droit public de l'Europe qui projetait son nomos sur la terre était un ordre spatial, de là lui venait sa véritable cohésion, de là aussi son principal effet, qui était de limiter la guerre en Europe. " (Peter Haggenmacher, in " Présentation "). Véritable somme ne pensée juridique très personnelle, il faut lire ce livre sur les réflexions et perspectives fécondes qu'il ouvre.
- 2000
A l'origine, la dictature est une institution de la République romaine. Le dictateur reçoit la mission de rétablir l'ordre républicain dans un temps limité à six mois. La dictature "souveraine", spécifiquement moderne, est quant à elle illimitée et vise à créer un nouvel ordre. L'ouvrage de Schmitt n'est pas seulement une remarquable analyse historique des usages de cette institution destinée à faire face à l'état d'exception. Si l'expérience ultérieure du XXe siècle a disqualifié la notion de dictature, l'interrogation sur les situations où l'Etat de droit est confronté à ses limites n'a rien perdu de son actualité : les mesures "antiterroristes" aussi bien que les difficiles "transitions" consécutives au renversement d'autocraties militaires en attestent aujourd'hui.