L'écriture de l'histoire
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Retrace les événements qui virent, à partir de 1632, la ville de Loudun, dans la Vienne, ravagée par la peste puis par la possession : les membres de la communauté des Ursulines, claquemurées pour se protéger, commencent à voir, dans la nuit du 21 septembre, un fantôme qui prend peu à peu la forme du curé Urbain Grandier. Celui-ci finira sur un bûcher le 18 août 1634
Historien du domaine religieux, membre de l'École freudienne de Paris, Michel de Certeau a porté un regard incisif sur l'entrecroisement des méthodes qui déterminent les manières d'écrire l'histoire.
Comment naît une langue nationale ? La Révolution française a été confrontée d'emblée au problème linguistique, dès lors que, fondant un ordre politique et social neuf, elle entendait rallier à son projet des masses patoisantes. Entre les projets fédéralistes de 1790 et les mesures jacobines de destruction décidées en 1793-1794, l'enquête sur les patois de l'abbé Grégoire tient une place stratégique. Sous les yeux des correspondants de Grégoire, pouvoirs, savoirs et croyances bougent ensemble. Dangereux et fascinant, le monde du patois est pour eux le proche mais l'autre. Dans la géographie des Lumières, un monde impensé surgit : la campagne. Qu'est ce peuple à qui la Révolution assigne désormais la mission de faire l'histoire ? Cette campagne, à la fois jardin des origines et noire réserve de l'animalité ? Comment mobiliser un savoir local au service d'un dessein politique : le triomphe du français, qui doit être celui de la Nation et de la Raison ?Paris dicte le geste qui retranche dans la marginalité et bientôt le folklore les cultures régionales.
Voici les chemins pluriels qu'emprunte la culture commune pour échapper à ses maîtres, rêver de bonheur, affronter la violence, habiter les formes sociales du savoir ..
Dans L'invention du quotidien, I : Arts de faire, Michel de Certeau a étudié les ruses subtiles, les tactiques de résistances qui définissent l'art de vivre dans la société de consommation. Avec ce deuxième tome, Habiter, cuisiner, Luce Giard et Pierre Mayol développent une socio-histoire des arts de faire, à partir de «micro-histoires» qui passent de la sphère privée (faire-la-cuisine, arts de nourrir) à la sphère publique (la pratique du quartier, ici un espace ouvrier, la Croix-Rousse, à Lyon), et l'espace propre de l'habitat. De longs entretiens avec des interlocuteurs, qui sont essentiellement des femmes, permettent de suivre dans la réalité des trajectoires individuelles, à travers un montage serré d'habitudes, de contraintes et de ruses inventives nées de la circonstance.Ensemble, les deux tomes ouvrent le champ d'une «science pratique du sujet» qui s'émerveille, avec autant de respect que de tendresse, de l'inventivité des gens ordinaires, dont les manières de faire font des espaces public et privé un «lieu de vie possible». -- Site de l'éditeur