Pendant longtemps, l'horizon des individus tenait dans leur terroir. Ainsi, l'auteur se penche sur le sujet des choses non connues au fil de l'histoire ainsi que sur les théories insolites qui ont existé pour expliquer les faits et les phénomènes incompris. L'absence de certitude a ouvert la voie à des angoisses ou des théories optimistes qui ont pu influencer la culture commune
Alain Corbin Ordre des livres
Alain Corbin est un historien français, spécialiste de la France du XIXe siècle. Formé à l'école des Annales, son travail s'écarte des grandes structures collectives pour se tourner vers une histoire des sensibilités et des mentalités. Corbin explore les histoires de sujets tels que le désir masculin et la prostitution, l'expérience sensorielle de l'odorat et de l'ouïe, ainsi que des événements extraordinaires comme l'incendie d'un jeune noble en 1870.







- 2020
- 2011
Les conférences de Morterolles
- 197pages
- 7 heures de lecture
"M. Beaumord était un instituteur zélé. Devançant un désir à peine formulé par ses supérieurs, il a, durant l'hiver 1895-1896, donné dans son école de Morterolles, petit village de la Haute-Vienne de 643 âmes, une série de dix conférences destinées aux adultes. M. Beaumord était un instituteur talentueux. À l'évidence, il passionnait son auditoire. Près d'une moitié des hommes et d'un quart des femmes de la commune sont venus l'entendre, sans que leur désir faiblisse au cours de cet hiver. M. Beaumord était un instituteur vaniteux ; sinon, il n'aurait pas éprouvé le besoin de publier, dans Le Nouvelliste de Bellac, les thèmes de ses dix conférences et l'effectif masculin et féminin de chacun de ses auditoires. Cela dit, M. Beaumord n'est pas l'objet de ce livre. Grâce à lui, nous pouvons tenter d'imaginer l'appétit de savoir qui poussait des cohortes obscures à venir l'entendre, dans les nuits froides de l'hiver." Au terme d'un minutieux travail d'archives, Alain Corbin redonne vie à un cycle de conférences oubliées depuis plus d'un siècle. Partant sur les traces de l'orateur et de son auditoire, il reconstitue, pas à pas, ces soirées d'hiver où tout un village prenait le chemin de l'école pour s'instruire. En prêtant sa voix à un instituteur de la IIIe République, l'historien nous fait entendre l'écho d'un monde disparu.
- 1995
Comment se sont créés les usages modernes du temps libre ? Comment le désir de voyage, la soif d'aventures et de sensations nouvelles, les divertissements de la foule, le besoin de quiétude et de découverte de soi se sont-ils combinés à l'accélération des rythmes de vie ? Telles sont les questions auxquelles entend répondre cet ouvrage conçu et coordonné par Alain Corbin, avec des contributions de Julia Csergo, Jean-Claude Farcy, Roy Porter, André Rauch, Jean-Claude Richez, Léon Strauss, Anne-Marie Thiesse, Gabriella Turnaturi et Georges Vigarello.
- 1990
A l'aube du XVIIIème siècle, les colères de l'océan accentuent la répulsion inspirée par les grèves désertes et lugubres. Nulle part, excepté dans l'œuvre de rares individus, ne se dit l'admiration pour l'espace infini des flots ; nulle part ne s'exprime le désir d'affronter la puissance des vagues, de ressentir la fraîcheur du sable. C'est entre 1750 et 1840 que s'éveille puis se déploie le désir collectif du rivage. La plage alors s'intègre à la riche fantasmagorie des lisières ; elle s'oppose à la pathologie urbaine. Au bord de la mer, mieux qu'ailleurs, l'individu se confronte aux éléments, jouit de la sublimité du paysage. Le long des grèves septentrionales, l'alternance du flux et des reflux, le spectacle d'un peuple de " petits pêcheurs ", simple, héroïque et redoutable, conduisent l'errance et la rêverie. Dans le saisissement de l'immersion, qui mêle le plaisir et la douleur de la suffocation, s'élabore une façon neuve d'appréhender son corps.
- 1986
Le miasme et la jonquille
- 336pages
- 12 heures de lecture
"A partir de 1750, les hommes d'occident ont peu à peu cessé de tolérer la proximité de l'excrément ou de l'ordure, et d'apprécier les lourdes senteurs du musc. Une sensibilité nouvelle apparaît, qui poussera les élites, affolées par les émanations sociales de la ville malade, à chercher dans les parcs et sur les flancs des montagnes la pureté de l'atmosphère. Le bourgeois du XIXè siècle fuit le contact du pauvre, puant comme la mort, comme le péché, et entreprend de purifier l'haleine de sa demeure ; imposant leur délicatesse, les odeurs végétales donnent naissance à un nouvel érotisme