Les histoires d'amour ne sont pas si fréquentes dans l'œuvre d'Ismail Kadaré. Celle qui se love au cœur de ce roman est sans doute une des plus belles et tragiques qui soient. Lul Mazrek, jeune homme qui rêve de devenir acteur, Vjollcia Morina, belle jeune fille employée à la banque d'État, le ministre en charge de la Police secrète dans l'Albanie communiste, plusieurs autres personnages insolites se trouvent mêlés à cette singulière affaire aux allures d'énigme qui a pour cadre une station balnéaire du sud du pays avant et après la chute de la dictature. Les crimes perpétrés dans l'ex-empire communiste ne se manifestent pas toujours sous leurs dehors habituels. Ils arborent souvent un double visage, sans rien de commun avec l'horreur qu'ils recèlent. Celui que rapporte ce roman, basé sur des événements réels qualifiés ultérieurement de crime contre l'humanité, s'est ainsi travesti publiquement en spectacle théâtral. Comment a été élaboré et s'est joué ce drame ? Comment ont succombé ensemble à une même hypnose acteurs et spectateurs ? Comment s'est déroulée l'instruction du procès et comment celui-ci s'est-il conclu ? Tel est l'argument de ce nouveau roman du grand écrivain albanais, peut-être le plus beau qu'il ait écrit.
Ismail Kadare Livres
Ismail Kadare est un romancier et poète albanais qui s'est imposé comme une figure littéraire majeure dans les années 1960. Ses œuvres, profondément ancrées dans l'histoire et les légendes des Balkans, se caractérisent par une subtile ironie qui leur a permis de résister à l'examen politique. L'écriture de Kadare possède une voix distinctive qui explore le conflit entre la dictature et la littérature authentique, affirmant que l'écrivain est l'ennemi naturel de l'oppression. Ses romans acclamés internationalement, qui explorent des expériences humaines complexes sur fond de bouleversements historiques, ont solidifié son statut d'éminent auteur européen contemporain.







Entretiens avec Eric Faye
- 109pages
- 4 heures de lecture
Invitation á L'Atelier de L'Écrivain
- 217pages
- 8 heures de lecture
Enquêtant dans les anciens pays de l'Est sur les horreurs du communisme, un groupe de délégués occidentaux trouve trace, en Albanie, d'une affaire ahurissante : la police politique d'Enver Hojda aurait capturé un esprit ! Une pièce de Tchekhov interdite pour d'obscures raisons ; un membre de la troupe arrêté et sans doute exécuté ; un groupe de spirites accusé d'avoir dialogué avec lui trois ans plus tard : tels sont quelques éléments de cette ténébreuse affaire, où se lit à livre ouvert ce que peut donner la paranoïa d'une dictature à bout de souffle... Chaos, révélations, vestiges : le livre est conçu comme un triptyque, dont chaque volet apporte des détails nouveaux, tout en mettant en évidence le travail déformant de la mémoire et de l'oubli. En nous contant cette histoire comme une énigme policière, avec un humour froid et d'autant plus dévastateur, le romancier du Général de l'armée morte et de La Pyramide démontre une fois encore sa capacité à conférer au roman la force du mythe, et s'impose comme un des grands écrivains d'aujourd'hui.
Le palais des rêves
- 242pages
- 9 heures de lecture
Mark-Alem est embauché par la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer : une administration chargée de collecter jusque dans les provinces les plus reculées les songes de tout un chacun
Le pont aux trois arches
- 199pages
- 7 heures de lecture
Mars 1937. Un inconnu a une crise d'épilepsie à l'endroit d'où partent les bacs qui permettent de traverser l'Ouyane maudite. C'est un présage du Tout-Puissant, dit un voyant,, qui annonce qu'il faut construire un pont. Ce sera le premier pont de pierre de l'Albanie ancienne, dont l'édification, jour après jour, est rapportée par le moine Gjon. Belle chronique, ponctuée de ballades des rhapsodes, des prophéties de la vieille Aïkoune, des légendes du pays, dont certaines - comme celle de l'emmuré - ne servent qu'à camoufler des crimes. Quant au malheur qui entoure la construction du pont, il n'est que la préfiguration de celui qui attend l'Albanie, menacée alors par l'immense Empire ottoman, qui exercera sur elle une tyrannie de plusieurs siècles.
Le Crépuscule des dieux de la steppe
- 217pages
- 8 heures de lecture
Le narrateur, étudiant albanais en U.R.S.S., s'ennuie agréablement à Riga, dans une maison de repos pour écrivains, et il pense à Lida dont il est amoureux. LA rentrée universitaire venue, il réintègre l'étouffant foyer pour étrangers de l'Institut Gorki. Comme la poussière qui voile chaque jour un eu plus les faibles lampes du foyer, l'atmosphère, tout doucement, s'alourdit jusqu'au quadruple drame final : une épidémie de variole est déclarée à Moscou, l'affaire Boris Pasternak éclate, les relations diplomatiques entre l'Albanie et Moscou se détériorent jusqu'à la rupture, et la séparation est inévitable entre le narrateur et Lida. Mais il n'ose pas lui dire qu'il ne la reverra jamais, il ne lui avoue pas qu'il est écrivain. Comme Constantin, il a trahi la bessa, la parole donnée de la très belle légende balkanique qui, contrée ici, sans cesse rappelée, confère à tout le roman une résonance universelle.
Le Monstre
- 188pages
- 7 heures de lecture
Gent a enlevé Lena, fiancée d'un autre, et le couple fuit la colère de ce dernier. A l'écart de la ville, des hommes attendent, cachés dans un vieux fourgon... Mais dans quel temps sommes-nous ? Cette ville qu'ils observent, c'est Troie assiégée par les Grecs. A d'autres moments, au contraire, les guerriers enfermés dans la statue d'un cheval pour tirer vengeance de l'enlèvement d'Hélène font face à une ville dotée d'un aéroport et de lumières électriques... Parue en 1965, aussitôt interdite par le régime communiste albanais, cette fable épique et onirique, irréductible à un " morale " ou à un sens univoques, est une des œuvres les plus fascinantes du grand romancier, auteur du Général de l'armée morte et du Concert.
La pyramide
- 158pages
- 6 heures de lecture
Lorsque le jeune pharaon Chéops annonce qu'il ne souhaite pas édifier de pyramide, ministres et grands prêtres sont consternés. En a-t-il oublié le rôle central dans la consolidation du pouvoir ? Le grand romancier albanais auteur du Concert et du Général de l'armée morte, fait ici revivre l'antiquité égyptienne pour donner sa critique la plus aboutie du totalitarisme, en nous contant avec une cocasserie terrifiante la plus monstrueuse entreprise d'avertissement jamais imaginée. La construction de ce colosse funéraire, sinistre et stérile dans son ambition d'éternité, dévore les forces vives d'un peuple, entretient une bureaucratie docile, soumet intégralement les individus à l'Etat. " Plus elle sera haute, plus ton sujet paraîtra minuscule à son ombre. Et plus ton sujet est petit, mieux tu te dresses, Majesté, dans toute ta grandeur ". Champollion de la dictature, Kadaré déchiffre les hiéroglyphes de la terreur que les tyrans de tout poil firent tatouer sur la peau de leurs victimes. C'est plus machiavélique que du Machiavel. André Clavel, l'Evénement du jeudi.



