Elle entendait la voix égale et limpide du garçon, ni lion ni souffle n’en altérait la placide assurance. Il semblait, lui, aussi, ce Denis, pareil aux petites feuilles du lilas, se consumer sans brûler. Il s’écarta brusquement, tournant le dos au père, puis il prit la main de la fille dans un geste d’une telle tendresse qu’elle s’en trouva presque déconcertée. Ils revinrent vers l’hôtel, leurs pas unis, sans un coup d’œil derrière eux. Il ne veut pas nous reconnaître, il ne veut pas de nous le pauvre homme, nous sommes libres ! chuchota le garçon avec joie. Il sembla à la fille qu’une joie de même nature exactement la grisait en toute lucidité. Libres, enfin libres ! répétait Denis en riant. "
Marie Ndiaye Ordre des livres
Marie NDiaye tisse des récits qui explorent les complexités des dynamiques familiales et des relations interpersonnelles. Son style distinctif se caractérise par une prose lyrique et un profond aperçu psychologique de ses personnages. Les histoires de NDiaye abordent souvent les thèmes de l'identité, de l'héritage et de la quête d'appartenance. Par sa narration unique et son observation aiguë de la nature humaine, elle s'est imposée comme une voix importante de la littérature française contemporaine.







- 2025
- 2021
La vengeance m'appartient
- 240pages
- 9 heures de lecture
Me Susane, quarante-deux ans, avocate récemment installée à Bordeaux, reçoit la visite de Gilles Principaux. Elle croit reconnaître en cet homme celui qu'elle a rencontré quand elle avait dix ans, et lui quatorze, mais elle a tout oublié de ce qui s'est réellement passé ce jour-là dans la chambre du jeune garçon. Seule demeure l'évidence éblouissante d'une passion. Or Gilles Principaux vient voir Me Susane pour qu'elle prenne la défense de sa femme Marlyne, qui a commis un crime atroce... Qui est, en vérité, Gilles Principaux ?
- 2016
Un ancien commis de cuisine raconte la vie et la carriere de la Cheffe, une cuisiniere qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l'assistant - et l'amoureux sans retour. Au centre du récit, la cuisine est vécue comme une aventure spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au contraire : ils sont les instruments d'un voyage vers un au-dela, la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quete de l'épure.
- 2014
Après l'été les Parisiens désertaient les lieux de leurs vacances ensoleillées, ignorant tout du sort que l'automne faisait à la région qu'ils quittaient jusqu'à l'été suivant. Un automne brutal, puis un long hiver de vent et de pluie, mortel aux corps fragiles. Cette saison-là, inconnue et implacable, il fut imposé à Herman de la découvrir
- 2013
Une tranquille matinée d'automne, un vendredi. Le narrateur s'éveille. Commence alors pour lui une comédie classique, avec son cousin Georges qui arrive de province, sa fiancée qui se jette dans les bras d'un triste don Juan, son roman, américain bien sûr, qui s'élabore, et les souvenirs qui l'assaillent - de l'oncle Charles, de la grand-mère Céleste. Et Maman qui doit épouser Hubert... Une fortune lui tombe du ciel, après résolution d'une ténébreuse affaire. Il est minuit. La comédie s'achève. Elle a l'originalité de ne couvrir qu'une seule journée de la vie d'un homme, et d'être écrite en une seule phrase.
- 2013
Ladivine
- 402pages
- 15 heures de lecture
«Le chien tendit vers elle sa grosse tête au poil crasseux. Elle retint sa main par crainte de la vermine. Elle noya son regard dans le regard calmement éploré, calmement suppliant, et toute l'humanité et l'inconditionnelle bonté de l'animal docile lui remplirent les yeux de larmes, elle désira ardemment être lui et sut alors que le passage viendrait naturellement et à son heure.» Ladivine nous entraîne dans le flux d'un récit ample et teinté de fantastique. Comme dans Trois femmes puissantes, Marie NDiaye déploie son écriture fluide et élégante, riche d'une infinité de ressources qui s'offrent au lecteur avec une fascinante simplicité.
- 2009
Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments.
- 2007
Nadia, la narratrice, est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari, Ange. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelque temps le couple est l'objet d'une vindicte générale, harcelante et inexplicable. Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu'un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs ? Pourquoi son fils s'est-il éloigné (d'elle Ange est-il vraiment son allié dans l'épreuve ? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qui s'impose peu à peu comme leur protecteur tout-puissant ?. Le roman de Marie NDiaye baigne dans une clarté crépusculaire. L'écriture étonne encore une fois par sa précision, sa retenue, sa profonde singularité. La douceur constante du ton, le caractère familier des épisodes qui se succèdent, l'enchaînement implacable et comme naturel des malheurs qui frappent la narratrice, mais aussi les fréquentes pointes d'humour et la cocasserie des situations plongent le lecteur dans le ravissement inquiet que font naître les contes
- 2004
Madame Diss a deux belles-filles, France et Nancy. Madame Diss n'a pas fait la route jusqu'à la maison de son fils, perdue dans les maïs, pour le feu d'artifice du 14 Juillet, mais pour tenter de lui emprunter de l'argent. Le fils de madame Diss n'a aucune intention de sortir de la maison, aucune intention non plus de lui permettre d'y pénétrer. Seules France et Nancy ont le droit d'entrer et de sortir, quoique un nombre limité de fois. Car le fils de madame Diss, tapi dans la cuisine et veillant férocement sur les enfants, est à l'affût de la moindre faiblesse.
- 2004
Dans Tous mes amis, un professeur tâche de comprendre pourquoi son ancienne élève a usé d'une telle volonté pour oublier l'enseignement qu'il lui a dispensé avec ardeur, et pour oublier, même, qu'il a été son professeur. La mort de Claude François raconte les retrouvailles de deux amies d'enfance, l'une restée d'une fidélité absolue à la mémoire du chanteur adoré, l'autre au souvenir de la beauté de son amie. Dans Les garçons, un jeune homme sans qualités particulières essaye malgré tout de se vendre à n'importe quelle femme de la ville qui voudra de lui, comme cela s'est déjà fait dans le voisinage. Une journée de Brulard est certainement la plus terrible journée dans la vie d'Eve Brulard, abandonnée sur les rives d'un lac enchanteur et poursuivie par des visions d'elle-même en jeune fille intransigeante. Révélation, ou comment une femme qui entreprend de se débarrasser de son fils au cerveau fêlé comprend à quel point il lui manquera.




