Le nom et l'image de Louis XIV restent attachés au triomphe de l'absolutisme. Au terme d'un processus de réduction à l'obéissance, ordre, autorité et contrôle monarchique s'imposent dans les provinces du royaume. Mais la volonté hégémonique du roi, en Europe, entraîne la France dans des guerres coûteuses et destabilisatrices. Moins belliqueux, le siècle des Lumières est celui des "révolutions silencieuses" : une série de mutations dans les domaines démographique, social, culturel, portées par une croissance économique inédite. Surtout l'affirmation de l'opinion publique, en érigeant la raison en instrument critique, est une manifestation décisive du siècle de Voltaire et de Rousseau. Face au roi, elle ouvre un espace concurrent de discussion et de débat. A terme, elle annonce un transfert de la souveraineté de la Couronne à la Nation.
Robert Muchembled Ordre des livres
Robert Muchembled est un historien français dont le travail explore l'histoire culturelle et sociale de l'Europe, avec un accent particulier sur la France. Ses recherches approfondies examinent les profonds changements sociétaux et les transferts culturels qui ont façonné le continent. Muchembled enquête sur l'évolution des perceptions du monde et de la société au fil du temps, analysant la manière dont ces changements ont influencé la vie quotidienne des individus. Son approche implique souvent un examen méticuleux des sources historiques pour découvrir les processus et les influences sous-jacents.







- 2000
- 1978
Cet ouvrage, traduit en plusieurs langues, fait désormais figure de classique dans l'histoire des mentalités. Comme tout travail d'historien, il porte la marque d'une époque, celle du désenchantement politique qui a succédé aux espoirs de 1968 mais surtout - et cela est essentiel - il vient à la suite de Michel Foucault et du Braudel de Civilisation matérielle, économie et capitalisme. Traitant de la culture paysanne à son apogée (l'espace, les rythmes temporels, la vision du monde, les fêtes et le sacré) et de la culture populaire urbaine, il en décrit la destruction progressive et la réduction en culture de masse sous l'effet du pouvoir centralisateur : une lente mais violente révolution culturelle.