Un incendie au paradis!
femmes, religions et cultures






femmes, religions et cultures
J?aime faire l?amour avec des femmes mûres. Cela doit me venir de matante, la soeur jumelle de ma mère, qui m?a dépucelé. Dans la grange oùnous nous retrouvions, elle criait fort le nom d?Allah au moment de jouir.Ensuite j?ai connu d?autres femmes. Toutes m?ont apporté des choses.L?alcool, le tabac, les livres des roumis. En plus du sexe. Je crois que je lesaimais autant qu?il est possible d?aimer Allah lui-même. Mais ce n?étaitpas du goût de tous. L?Algérie venait d?obtenir l?indépendance et, arrivésd?Égypte ou de Palestine, les Frères musulmans devenaient de plus enplus influents.Un jour il faudrait que je m?amende.Bâti en spirale et écrit dans un style incantatoire et sensuel, Festin demensonges est un récit d?apprentissage d?un genre nouveau, trouble,déroutant, où les tiraillements et les retours en arrière ont la part plusbelle que les certitudes. Il raconte la gageure de grandir pour un adolescentd?Algérie qui lit Les fleurs du mal en cachette mais connaît le Coranpar coeur, et qui aime les femmes avec cette sorte de piété qui n?est réservéequ?à Dieu.
Sommeil du mimosa : Dans Alger, sur fond sonore de lâchers de rafales, de cris, d'ordres policiers et de menaces permanentes, un homme comme tant d'autres s'efforce de vivre et d'aimer, avec une pudeur qui dément la rage de la guerre. Sonate des loups : La guerre ne cesse pas et, de deuil en deuil, use l'homme. Bientôt il ne s'agira plus que de s'enfermer chez soi en guettant les bruits dans l'escalier, ou de fuir. Tiraillé entre la peur et l'attachement à sa dignité, passant de l'un à l'autre, le narrateur brosse le tableau d'un monde peu à peu abandonné aux morts et à leurs assassins. Conçus comme un diptyque, ces courts romans, poignants, se font écho pour révéler la réalité des affrontements qui endeuillent l'Algérie. Un langage poétique se mêle à un ton très charnel, comme tentant à la fois de s'élancer au-dessus de la réalité vécue et de reprendre prise sur elle.