Pataphysique
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Un bref texte de Jean Baudrillard écrit en 1949 alors qu'il avait vingt ans et faisait partie du Collège de 'Pataphysique.
Jean Baudrillard était un sociologue et philosophe français dont l'œuvre est fréquemment associée au postmodernisme et au post-structuralisme. Sa philosophie est centrée sur les concepts jumeaux d''hyperréalité' et de 'simulation', décrivant la nature virtuelle de la culture contemporaine dominée par la communication de masse et la consommation. Baudrillard pensait que nous habitons un monde d'expériences simulées, ayant perdu la capacité de comprendre la réalité telle qu'elle existe réellement. Sa pensée explore comment la distinction entre le réel et sa reproduction est devenue floue.
Un bref texte de Jean Baudrillard écrit en 1949 alors qu'il avait vingt ans et faisait partie du Collège de 'Pataphysique.
Un spectre hante l'imaginaire révolutionnaire : c'est le phantasme de la production. Il aliment partout un romantisme effréné de la productivité. La pensée critique du mode de production ne touche pas au principe de la production. Touts les concepts qui s'y articulent ne décrivent que la généalogie, dialectique et historique, des contenus de production et laissent intacte la production comme forme [...] En fait, partout l'homme a appris à se réfléchir, à s'assumer, à se mettre en scène [...]. Il y a là quelque chose, au niveau de toute l'économie politique, de ce que décrit Lacan dans le stade du miroir : à travers [...] ce miroir de la production, s'effectue la prise de conscience de l'espèce humaine dans l'imaginaire. Jean Baudrillard. Production d'objets, production de signes : jusqu'ici, la modernité s'est aussi définie comme une gigantesque machine à produire des choses et du sens. Prenant à revers les analyses traditionnelles, dont celle des marxistes, Jean Baudrillard montre que, finalement, le dispositif n'a jamais été appréhendé dans sa réalité profonde. Partant d'un examen raisonné des notions de travail, d'économie politique, de mode de production, etc., il élabore une nouvelle grille d'interprétation des phénomènes, débarrassée cette fois des scories du discours métaphysique.
Le " paroxyton ", c'est l'avant-dernière syllabe, la " pénultième ". Le paroxysme est donc le moment avant-dernier, non pas celui de la fin, mais celui juste avant la fin, juste avant qu'il n'y ait plus rien à dire. Le paroxyste, lui, s'attache aux phénomènes extrêmes, mais ne partage pas l'illusion de la fin. Il vit dans l'imminence de la fin. Il l'utilise comme observatoire, d'où il peut avoir une vue imprenable. Il fait intervenir la fin dans le déroulement même des choses. Il se situe même éventuellement au-delà, façon de sauter par-dessus son ombre. Ni fanatique, ni prosélyte, ni exorciste : juste la violence du paroxysme et le charme discret de l'indifférence. Juste balance entre les extrêmes, juste là où aux confins de l'indifférence. Juste balance entre les extrêmes, juste là où aux confins de l'indifférence brille encore une lueur de désespoir. C'est sans doute aussi la figure de notre monde. J.B
La consommation est devenue la morale de notre monde. Elle est en train de détruire les bases de l'être humain, c'est-à-dire l'équilibre que la pensée européenne, depuis les Grecs, a maintenu entre les racines mythologiques et le monde du logos. L'auteur précise : «Comme la société du Moyen Âge s'équilibre sur la consommation et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation.»
Lire Amérique et découvrir les dessous d'un continent fabuleux. Approcher un autre univers, un autre temps, un autre monde. Recevoir les images d'une utopie étrange qui, sans cesse, oscille entre rêve et réalité. Avec jean Baudrillard comme guide et mentor. Amérique ou le vrai texte de la modernité.
Les objets en particulier n'épuisent pas leur sens dans leur matérialité et leur fonction pratique. Leur diffusion au gré des finalités de la production, la ventilation incohérente des besoins dans le monde des objets, leur sujétion aux consignes versatiles de la mode : tout cela, apparent, ne doit pas nous cacher que les objets tendent à se constituer en un système cohérent de signes, à partir duquel seulement peut s'élaborer un concept de la consommation