Le musicologue Alfred Einstein (Munich, 1880 - Californie, 1952) s'est signalé par sa magistrale étude des Madrigaux italiens, par son Mozart, par sa révision du Catalogue Köchel, par celle du Dictionnaire de musique de Riemann, par ses articles de la Berliner Tageblatt. Fuyant le régime hitlérien, il gagne Londres en 1933 et les Etats-Unis en 1939.D'année en année, sans trop insister sur la biographie, Alfred Einstein s'attache aux ouvres révélatrices de la vie intérieure. Son Schubert est un esprit indépendant, même vis-à-vis de Beethoven. C'est un être d'intimité, "seul au piano", qui ne cherche ni les jeux d'esprit ni les applaudissements. C'est un romantique, par sa joie sensuelle sur fond de tristesse, son rapport tout immédiat à la sonorité, sa palette de peintre du sentiment ; il lui arrive d'anticiper en toute précocité les trouvailles wagnériennes et modernes ; mais c'est un "classique du romantisme", chez qui le souci de poésie n'affaiblit jamais la musique. N'étant "pas de ce monde", il crée pour s'en accommoder, mais la mort lui est une douce amie. Sans dissertations, ce livre fait naître maintes idées, souvent reprises dans les études schubertiennes depuis un quart de siècle. Bref, c'est un ouvrage classique.
Alfred Einstein Ordre des livres







- 1997
- 1991
Mozart
- 628pages
- 22 heures de lecture
"Ce n'est pas une autre biographie suivie et détaillée de Mozart qu'Einstein prétend nous offrir. Sa personnalité humaine, "les êtres et les événements qui ont eu sur lui une influence décisive", tels sont, en revanche, les aspects qu'il sait mettre en lumière dans toute leur diversité et dont il brosse, en quelques chapitres, un tableau saisissant. Mais, plus encore, il s'attache à étudier sa musique avec une profondeur d'où est exclue toute sécheresse, à "situer chaque composition de Mozart dans l'ensemble de son oeuvre" et à "considérer cette production elle-même tant sous l'angle de l'époque à laquelle elle a vu le jour que de notre propre point de vue". Une des pensées maîtresses de ce livre si instructif, si essentiel et si opportun est de nous persuader toujours davantage de cette "merveilleuse unité", en Mozart, de l'homme et du créateur, du terrestre et du divin. Pensée qui anime tout l'ouvrage d'une extraordinaire chaleur et l'illumine d'une splendeur nouvelle..."Bernhard Paumgartner.