Jorge Semprun, au bar du Lutétia, affronte son passé en découvrant des images de déportés. Il évoque son rôle dans la Résistance, son arrestation en 1943, ses années clandestines à Madrid et son départ de l'organisation.
Jorge Semprún Livres
Témoin des bouleversements politiques majeurs du XXe siècle, Jorge Semprún a transmuté ses expériences de lutte contre les totalitarismes en littérature. Son œuvre explore en profondeur les tragédies et les horreurs de l'histoire récente, façonnée par ses rencontres personnelles avec des événements tels que l'emprisonnement à Buchenwald. Semprún analyse l'interaction complexe entre mémoire, histoire et écriture, se concentrant souvent sur des dilemmes éthiques et la résilience de l'esprit humain. Sa voix littéraire singulière témoigne de son engagement actif dans la résistance politique, considérant la littérature comme un moyen essentiel pour comprendre et affronter un passé traumatique.







Autobiographie de Federico Sanchez
- 314pages
- 11 heures de lecture
Mémoires, témoignage, réflexion politique, ce livre n'offre pas seulement une histoire critique du Parti communiste espagnol et de toute une génération de militants anti-franquistes. Il révèle ce qui, du Grand Voyage à L'Ecriture ou la Vie, est une part essentielle de l'oeuvre de Jorge Sempnin : l'engagement sans faille envers la nécessaire révolte de l'homme qui rend l'art inséparable de la vie, au risque de l'erreur et même de la mort.
Raconter le dernier jour de la vie d'un Espagnol émigré à Paris, n'est-ce pas, pour l'écrivain qui signe ces pages, comme d'écrire et livrer avant terme quelque roman autobiographique posthume ?
Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri-IV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.
Le grand voyage
- 278pages
- 10 heures de lecture
La montagne blanche
- 309pages
- 11 heures de lecture
Week-end en Normandie. Une maison au bord de la Seine. Trois hommes s'y retrouvent. Ils ont en commun la tourmente européenne qu'ils ont traversée depuis les années quarante jusqu'à ce jour, l'écroulement de leurs utopies et un inlassable goût pour les femmes. Pour le même type de femme, d'ailleurs : la même femme, la femme elle-même. Passionnés par l'inaccessible finalité de leur art - Antoine de Stermania est peintre, Juan Larrea est écrivain et Karel Kepela metteur en scène -, leurs amours s'entrecroisent dans le lacis de leur mémoire. Madrid ou Venise et leurs musées, Prague ou Zurich chargées d'histoire ont vu leurs rencontres avec les traces des événements qui ont marqué le siècle. Avec les femmes aussi, séduites mais rétives. Dans l'ombre portée de Kafka - dont l'oeuvre et la vie ont hanté à des titres divers celles des trois amis -, l'obsession de leurs origines, la découverte d'une intime vérité inexplorable, les dérives de l'amour infidèle et fou déferlent pendant deux journées d'avril 1982 sur ce qui leur reste d'un obscur goût de vivre.
Semprun partage pour la première fois son histoire de survie à Buchenwald, où il a feint d'être mourant pendant trois mois. Finalement, il a été déclaré mort à la place d'un autre, une ruse qui lui a sauvé la vie.
Federico Sanchez vous salue bien
- 333pages
- 12 heures de lecture
«Ce livre est le récit de la découverte de l'adolescence et de l'exil, des mystères de Paris, du monde, de la féminité. Aussi, surtout sans doute, de l'appropriation de la langue française. L'expérience de Buchenwald n'y est pour rien, n'y porte aucune ombre. Aucune lumière non plus. Voilà pourquoi, en écrivant Adieu, vive clarté..., il m'a semblé retrouver une liberté perdue, comme si je m'arrachais à la suite de hasards et de choix qui ont fini par me composer une sorte de destin. Une biographie, si l'on préfère moins de solennité.Même si le hasard ou la chance m'avaient évité de tomber dans le piège de la Gestapo, même si mon maître Maurice Halbwachs n'avait pas agonisé dans mes bras, au block 56 de Buchenwald, j'aurais été ce garçon de quinze ans qui découvrait l'éblouissante infortune de la vie, ses joies aussi, inouïes, à Paris, entre les deux guerres de son adolescence.M'y voilà de nouveau.»Jorge Semprun.
Quel beau dimanche
- 437pages
- 16 heures de lecture
"Avais-je rêvé ma vie à Buchenwald ? Ou bien, tout au contraire, ma vie n'était-elle qu'un rêve depuis mon retour de Buchenwald ?" Quel beau dimanche, que Semprun tient pour son livre "essentiel", sera cette vertigineuse recherche d'identité d'un double rescapé du nazisme et du stalinisme. Ici, l'ancien dirigeant du Parti communiste espagnol clandestin, en homme presque suspect à lui-même, cherche à dire, à comprendre quelle fut son histoire dans l'histoire du siècle. Inspiré, et même commandé par la lecture d'Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljenitsyne, ce livre est aussi une réflexion irréductible sur la mort de la Révolution.


