Louise, c'est Louise Michel, la " bâtarde" devenue directrice d'une école pour les pauvres sur la Butte-Montmartre, militante anarchiste déportée en Nouvelle-Calédonie après la Commune. Georges, c'est Georges Clemenceau : le tribun de la gauche radicale, défenseur de Dreyfus, ministre à poigne, qui justifiera plus tard les surnoms de " Père la Victoire " et de " Premier flic de France ". Entre eux, une amitié, une affection, une admiration réciproques qui les lieront pendant toute leur vie, alors même que leurs chemins n'ont cessé de diverger. Deux personnalités hors du commun, avec pour toile de fond les luttes sociales, l'anarchisme, l'histoire politique tourmentée de la IIIe République : tout concourt dans ce livre à rassembler les passions et les talents de Michel Ragon, auteur de La Mémoire des vaincus et des Mouchoirs rouges de Cholet.
Michel Ragon Livres







Gibus et crinolines, lionnes voraces exténuant les princes, cris retentissants du peuple qui s'émancipe... Le Paris du Second Empire que nous narre Michel Ragon est celui des métamorphoses et des révolutions. C'est le Paris éventré des grands boulevards, des entreprises pharaoniques d'Haussmann, du règne de la banque et du commerce, qui sent pourtant gronder la classe ouvrière et s'affirmer le socialisme utopique. De ce chaos émerge la figure d'Hector, fils d'ouvrier devenu architecte. Il a pour ami Courbet et pour idole Proudhon, élabore des projets fous, de métal et de verre, pour une ville idéale à l'image de la société nouvelle que tout le monde espère. Dans la veine des Mouchoirs rouges de Cholet et de La Mémoire des vaincus, Michel Ragon poursuit son oeuvre romanesque, mêlant, comme lui seul sait le faire, la précision historique à l'enthousiasme romantique. Roman de l'utopie et de son échec face à l'argent-roi, roman d'amour entre un génie incompris et l'inoubliable Julie, sortie des ruisseaux de la plaine Monceau et qui devient, pour les venger tous les deux, une terrible courtisane destructrice. Fresque passionnante de vingt-cinq ans d'Histoire, Un si bel espoir est aussi le portrait d'une époque et d'un homme épris de liberté.
La ferme d'en haut
- 196pages
- 7 heures de lecture
Gustave a trimé dur toute sa vie sur sa ferme de huit hectares. Son fils aîné a repris le plus gros du travail, le cadet s'est engagé à la Coloniale. Et puis, un jour d'été, le voilà qui revient avec une femme noire de peau comme on n'en avait jamais vu au village. Si, dans L'Accent de ma mère, Enfances vendéennes ou Le Cocher du Boiroux, Michel Ragon évoquait le monde paysan de sa jeunesse, ce monde disparu, refermé sur lui-même, économe de tout, même de sentiments, il s'attache dans ce nouveau roman à restituer la simplicité des jours, la beauté d'une terre qui n'est pas que récoltes harassantes et ingrates, ainsi que l'étrange découverte de l'autre. Il fallait le talent de Michel Ragon pour rendre l'authenticité de ce chant du monde qu'au soir de sa vie Gustave reconnaît.
Ils Se Croyaient Illustres Et Immortels...
- 153pages
- 6 heures de lecture
Ils se croyaient immortels, ils étaient célébrés, puis la roue du destin a tourné, ils se sont égarés dans les ornières de l'Histoire, témoins impuissants de leur propre défaite. Descartes, Dumas, Lamartine, Courbet, Kropotkine, Hamsun, Pound, Clemenceau, Fréhel et Sagan, qu'ont-ils en commun si ce n'est leur mort pitoyable et leur gloire retrouvée ?Avec ce sens de l'anecdote tendre et féroce à la fois, Michel Ragon évoque leur vieillesse déchue, leurs illusions, leur aveuglement mais aussi leur génie et leur gloire, et ce mystère fragile, grotesque et dérisoire que revèt toute existence humaine.
Livre de Poche - 6: Le roman de Rabelais
- 184pages
- 7 heures de lecture
Quel roman la vie de Rabelais ! Homme d'Eglise dont l'itinéraire va d'un obscur couvent vendéen à la fréquentation des papes au Vatican, devenu l'un des plus illustres médecins de son temps, écrivain truculent et révolutionnaire, toujours en fuite pour échapper aux bûchers de l'Inquisition...Roman picaresque et émouvant d'un homme si cher au coeur de Michel Ragon qu'il n'a cessé de hanter son oeuvre, roman intime et attachant d'un Rabelais méconnu, profondément humain, lucide et désenchanté, qui sut préserver un incroyable souffle de liberté dans un siècle plein de fractures.Michel Ragon raconte son Rabelais. C'est un homme étonnamment moderne et proche que l'on découvre, dont le rire déconcertait hier les puissants et continue de tonner contre toutes les intolérances.
En 1796, dans un village du bocage vendéen ravagé par les Colonnes Infernales, une poignée de survivants recommence l'histoire du monde. Hommes du pays de Gargantua et de Barbe-Bleue, de la fée Mélusine et du Sacré-Coeur, ces villageois vivent intensément des mythes qui les dépassent, avec leurs coutumes étranges, leur peur des hussards et des âmes errantes, leur vieux curé un peu sorcier, leurs ogres et leurs fradets. Ces hommes qui se disent avec crânerie "brigands et aristocrates" vivent une aventure où le tragique se mêle au sordide et l'espoir à la frustration. Et c'est peu à peu la résurrection de toute une paroisse, l'épopée du monde chouan que, même après le génocide de 1793, l'Histoire ne se lasse pas de persécuter - répression ponctuée d'événements sensationnels comme en 1808 la désopilante et véridique visite de Napoléon 1er ou, finalement, le dérisoire et décevant retour des Bourbons.Dans la veine profondément populaire des grands "raconteurs d'histoires", d'Erckmann-Chatrian à Giono, Michel Ragon a écrit avec les Mouchoirs rouges de Cholet un superbe roman historique qui dresse avec une précision quasi ethnographique un tableau foisonnant de la vie rurale d'autrefois, une belle histoire émouvante et drôle, riche en rebondissements et péripéties.
Confronter l'homme et les villes, c'est s'apercevoir que l'homme n'a cessé d'être fasciné par les villes, utopiques lieux de toutes les libertés mais qu'en même temps ces cités sont l'émanation d'un pouvoir qui devient vite tyrannie. Produit de l'Histoire et lieux où se fait l'Histoire, les villes sont à la fois le territoire de l'aliénation et de la permissivité. De Sumer aux rêves des futurologues, chaque chapitre de ce livre représente une étape dans l'analyse des grands phénomènes idéologiques que reflètent symboliquement les cités dans la forme de leurs architectures comme dans le dessin de leurs plans. Toutes les villes, depuis les premières nées il y a cinq mille ans en Mésopotamie, et dont il ne reste que des ruines, jusqu'à nos villes neuves nées de l'industrie et du commerce, ont suscité tour à tour l'espoir, le dégoût et la haine. Peut-être cela provient-il seulement de ce qu'elles restent toujours un mirage. La ville pétrifie des rêves, incarne des idées, concrétise des fantasmes collectifs. Son instabilité est aussi gage de sa vitalité. Sans cesse la ville bouge, se transforme, se métamorphose. Rien ne ressemble plus à un être vivant que ce corps de pierre.
Enfance vendéenne
L'accent de ma mère : Ma sœur aux yeux d'Asie : Enfances vendéennes
- 532pages
- 19 heures de lecture



