Plus d’un million de livres, à portée de main !
Bookbot

E. M. Cioran

    8. apríl 1911 – 20. jún 1995

    Emil Cioran est renommé pour ses explorations aphoristiques et essayistes de thèmes existentiels profonds tels que le désespoir, la solitude et la nature de l'histoire, s'aventurant souvent dans des territoires métaphysiques. Écrivant initialement en roumain, ses premières œuvres présentaient des méditations lyriques influencées par les romantiques allemands et des philosophes tels que Nietzsche et Schopenhauer. Après son déménagement à Paris, il adopta le français, le considérant comme une forme rigoureuse, presque contraignante, qui l'aida à tempérer ses excès et à améliorer sa précision philosophique. Ses écrits français ultérieurs, caractérisés par un style classique, ont continué à disséquer ses obsessions persistantes avec un détachement croissant, lui valant la reconnaissance pour sa subversion intellectuelle et son humanisme ironique, bien qu'amer.

    E. M. Cioran
    Histoire et utopie
    De l'inconvénient d'être né
    Précis de décomposition
    Sur les cimes du désespoir
    Oeuvres
    Pensées étranglées
    • 2013

      Pensées étranglées

      • 86pages
      • 4 heures de lecture
      4,4(8)Évaluer

      "Premier devoir, au lever : rougir de soi". "Je rêve d’une langue dont les mots, comme des poings, fracasseraient les mâchoires". "Frivole et décousu, amateur en tout, je n’aurai connu au fond que l’inconvénient d’être né". "Rien ne pourra m’ôter de l’esprit que ce monde est le fruit d’un dieux ténébreux dont je prolonge l’ombre et qu’il m’appartient d’épuiser les conséquences de la malédiction suspendue sur lui et sur son œuvre". Dans cet essai, Cioran réfléchit sur l’impossible conciliation entre l’idée de Dieu et l’omniprésence du mal. Malgré des pages très sombres, il conclut pourtant : "Nous sommes au fond d’un enfer dont chaque instant est un miracle". Une pensée d’une exigence radicale, entre désespoir absolu et humour ravageur. Ces deux textes sont issus de l’essai intitulé "Le Mauvais Démiurge" (NRF essais, 1969).

      Pensées étranglées
    • 2010

      "Aucune volupté ne surpasse celle qu'on éprouve à l'idée qu'on aurait pu se maintenir dans un état de pure possibilité. Liberté, bonheur, espace - ces termes définissent la condition antérieure à la malchance de naître. La mort est un fléau quelconque ; le vrai fléau n'est pas devant nous mais derrière. Nous avons tout perdu en naissant. Mieux encore que dans le malaise et l'accablement, c'est dans des instants d'une insoutenable plénitude que nous comprenons la catastrophe de la naissance. Nos pensées se reportent alors vers ce monde où rien ne daignait s'actualiser, affecter une forme, choir dans un nom, et, où, toute détermination abolie, il était aisé d'accéder à une extase anonyme. Nous retrouvons cette expérience extatique lorsque, à la faveur de quelque état extrême, nous liquidons notre identité et brisons nos limites. Du coup, le temps qui nous précède, le temps d'avant le temps, nous appartient en propre, et nous rejoignons, non pas notre figure, qui n'est rien, mais cette virtualité bienheureuse où nous résistions à l'infâme tentation de nous incarner."

      De l'inconvénient d'être né
    • 1995

      Oeuvres

      • 1818pages
      • 64 heures de lecture
      4,4(5)Évaluer

      Conformément à la volonté de l'auteur, aucun commentaire n'a été ajouté au texte des quinze livres reproduits. Un appendice, intitulé "glossaire", p. 1733-1794, est constitué d'extraits d'entretiens accordés par Cioran depuis 1970, et de courts extraits de la correspondance du grand "apatride ##métaphysique#" (selon Cioran, parlant de lui-même, en 1977) qui affirmait, en 1988, que "les vrais problèmes échappent aux philosophes". L'ordre choisi par l'éditeur se veut le plus proche possible de la date d'écriture et de compositions de chaque livre. Environ 70 illustrations avec courtes légendes (portraits, manuscrits, dédicaces, oeuvres d'art et correspondances)

      Oeuvres
    • 1991

      Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant : seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre.La vraie pensée ressemble, elle, à un démon qui trouble les sources de la vie, ou bien à une maladie qui en affecte les racines mêmes.Penser à tout moment, se poser des problèmes capitaux à tout bout de champ et éprouver un doute permanent quant à son destin ; être fatigué de vivre, épuisé par ses pensées et par sa propre existence au-delà de toute limite ; laisser derrière soi une traînée de sang et de fumée comme symbole du drame et de la mort de son être - c'est être malheureux au point que le problème de la pensée vous donne envie de vomir et que la réflexion vous apparaît comme une damnation.

      Sur les cimes du désespoir
    • 1987

      Histoire et utopie

      • 147pages
      • 6 heures de lecture
      3,9(34)Évaluer

      Seul un monstre peut se permettre le luxe de voir les choses telles qu'elles sont. Mais une collectivité ne subsiste que dans la mesure où elle se crée des fictions, les entretient et s'y attache. S'emploie-t-elle à cultiver la lucidité et le sarcasme, à considérer le vrai sans mélange, le réel à l'état pur ? Elle se désagrège, elle s'effondre. D'où pour elle ce besoin métaphysique de fraude, cette nécessité de concevoir, d'inventer, à l'intérieur du temps, une durée privilégiée, mensonge suprême qui prête un sens à l'histoire, laquelle, regardée objectivement, ne semble en comporter aucun. Si l'homme antique, plus proche des origines, situait l'âge d'or dans les commencements, l'homme moderne en revanche allait le projeter dans l'avenir.Pour dynamique, pour positive qu'elle soit, la hantise de l'âge d'or n'en est pas moins redoutable : elle ne déchaîne les énergies d'une collectivité que pour mieux les enchaîner. Tout essor, tout excès met la liberté en péril, tout délire neuf s'achève en servitude.

      Histoire et utopie
    • 1977

      Précis de décomposition

      • 266pages
      • 10 heures de lecture
      4,1(110)Évaluer

      « Toute idée devrait être neutre ; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences : le passage de la logique à l'épilepsie est consommée... Ainsi naissent les mythologies, les doctrines, et les farces sanglantes. Point d'intolérance ou de prosélytisme qui ne révèle le fond bestial de l'enthousiasme. Ce qu'il faut détruire dans l'homme, c'est sa propension à croire, son appétit de puissance, sa faculté monstrueuse d'espérer, sa hantise d'un dieu. » Précis de décomposition Le penseur d'occasion Visages de la décadence La sainteté et les grimacesdel'absolu Le décor du savoir Abdications

      Précis de décomposition