Avec L'Illusionnisme, dédié à la mémoire de Stirner, l'auteur du Journal d'un chien donne en 1895 un texte philosophique et polémique où il ne se contente pas de prendre parti pour l'idéalisme, mais affirme crûment que le monde est le produit du Démon (" principe créateur, efficace, inspirateur... ") de chaque individu. Et d'inviter chacun à se conformer à ce que lui souffle son Démon, sans reculer " devant les conséquences qui en résulteront dans le monde des phénomènes ". " Ne va pas, orientant tes conclusions vers l'arrière, t'appuyer sur ce monde : être vivant et agissant, tu dois orienter tes conclusions vers l'avant et t'appuyer sur ton Démon. Il est là pour toi ; allié à lui, tu peux défier ce monde borné et stupide. Tu peux mépriser ces masques aux yeux bleu pâle qui t'entourent et ces automates à lunettes qui t'enseignent d'un ton doctoral, en échange du déjeuner qui leur est assuré, que tu dois tenir un tel pour sacré et mourir pour tel autre, que tu dois être un membre qualifié de la société et un bon citoyen, qui tient ou rompt le serment prêté au gré des entrées et des sorties des augustes dynasties de son pays... Tu peux rire d'eux et les tenir pour un genus hominum très inférieur à toi - si tu es d'accord avec ton Démon. "
Oskar Panizza Ordre des livres
12 novembre 1853 – 28 septembre 1921
Oskar Panizza était un écrivain et dramaturge allemand connu pour son style polémique et provocateur. Il utilisait son écriture comme une forme de thérapie contre sa propre instabilité psychologique. Panizza s'opposait farouchement aux autorités ecclésiastiques et étatiques, ce qui entraîna l'interdiction de ses œuvres et même des peines de prison. Ses écrits offraient souvent des critiques acerbes des pouvoirs sociaux et politiques, faisant de lui une figure littéraire controversée mais significative de son époque.






- 1995
- 1993