Günther Anders Ordre des livres
- Reinhold Hoffmann
- Günther Christian






- 2016
- 2014
- 2013
En dénoyautant des cerises sur leur balcon, Günther Anders et Hannah Arendt, jeunes mariés, installés à Drewitz, près de Potsdam, dans les dernières années de la république de Weimar, renouvellent l'expérience d'un "philosopher ensemble", inspiré du romantisme allemand autant que de Platon.
- 2012
Si l'on connaît le penseur de la déréalisation du monde, de la déshumanisation du quotidien, de la marchandisation générale, les lecteurs français n'ont pas eu encore accès aux écrits plus personnels rédigés par le philosophe autrichien en exil. Les textes qui composent ce volume, extraits de ses journaux intimes de New York des années 1947-1949, ont pour objet des sentiments, les siens et ceux de ses compagnons de destin. Anders pour autant ne se livre pas en ces pages à l'exploration de sa vie intérieure, ni ne découvre des strates de son moi par goût de la confession. Les réactions émotionnelles qu'il consigne sont pour lui des exemples caractéristiques, appréhendés dans une perspective historique. Anders a fait valoir, dans le premier volume de L'Obsolescence de l'homme, l'intérêt d'une histoire du sentiment ; les pages qui suivent portent l'esquisse d'un tel projet, et l'amour en constitue le fil rouge. En 1979, Anders déclarait dans un entretien avec Mathias Greffrath : " [...] j'ai tenu un journal sur le fait amoureux en Amérique. Au moment où je l'ai écrit, il s'appelait Lieben heute (Aimer aujourd'hui). Maintenant, je l'ai rebaptisé Lieben gestern (Aimer hier). Et s'il paraît un jour, il faudra sans doute qu'il s'appelle Lieben vorgestren (Aimer avant-hier)... "
- 2012
Journaux de l'exil et du retour
- 309pages
- 11 heures de lecture
Les textes qui composent ce volume (pour la plupart parus pour la première fois dans Die Schrf an der Wand, Beck, 1967) ont été écrits par Günther Anders lors de son long exil aux Etats-Unis puis à son retour en Europe après-guerre. S'ils sont nourris des réflexions et sentiments que lui inspirait sa situation de philosophe allemand émigré contraint à de " petits boulots " pour sur-vivre, les sujets qu'il y abordait n'étaient jamais, comme il l'écrira plus tard, " strictement privés ; [...] je n'ai jamais gardé pour moi mon "vécu", comme on dit - un mot ampoulé que je ne supporte plus depuis un demi-siècle au moins - [...] ou, plus exactement, ne l'ai consigné que dans la mesure où ce vécu était caractéristique de notre époque ; notamment lorsque j'espérais, en le formulant par écrit, susciter chez mes contemporains des prises de conscience, voire des actes justes ". Dans ces textes écrits pour " après-demain ", le style de pensée et d'écriture du philosophe contraint à l'exil américain par Hitler est déjà en place, et c'est un vif plaisir pour le lecteur quand Anders relate les micro-événements de sa vie d'exilé (un travail d'accessoiriste à Los Angeles, une hospitalisation, etc.) avec la précision ana-lytique de son ouvrage majeur, alors à venir, L'Obsolescence de l'homme (1956).
- 2008
Ce livre, plaidoyer passionné, profond et précurseur contre la bombe atomique, comprend trois textes de genre très différent. L'Homme sur le pont - "quelque chose" qui n'a ni tète ni mains mais joue de la musique... - est le journal écrit par Anders lors de sa visite au japon, à Hiroshima, en août 1958. _journal d'une virulence terrible contre la bombe, la guerre, les techniques de destruction modernes. Hors limite reprend les lettres d'Anders au pilote de l'avion d'Hiroshima, Claude Eatherly, devenu une victime de la bombe, interné pour avoir refusé d'être traité en héros, ainsi que les réponses d'Eatherly. Les Discours sur les trois guerres mondiales (1964) anticipent les réflexions récentes sur le rôle "éthique" de la peur, de la "panique", de l'effroi, qu'on trouvera plus tard chez un Hans Jonas. Anders le reconnaît dans l'introduction de 1982, ces pages écrites plus de trente ans auparavant appartiennent à la "préhistoire" de la mouvance antiatomique. Pourtant, comme Jean-Pierre Dupuy le montre avec rigueur dans sa préface, elles restent d'une puissante actualité.
- 2007
Philosophe particulièrement original, Günther Anders rejette l'esprit de système pour être " philosophe de circonstance ". Les guerres mondiales, la Shoah, la menace nucléaire, le pouvoir des médias témoignent du déséquilibre entre la capacité d'inventer qui caractérise l'homme et son incapacité à seulement se représenter les conséquences de ses productions. Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki infléchiront sa pensée de manière décisive. Sa réflexion portera désormais sur l'enjeu planétaire de toute poli-tique. La " catastrophe " est l'horizon indépassable de notre histoire. Propos d'une grande actualité, si l'on songe à la volonté réitérée d'un certain nombre de nouveaux pays de se doter de l'arme atomique. Le Temps de la fin, qui date de 1960, souligne ce qu'implique pour les citoyens du monde, le fait d'être " définitivement dans le temps de la fin ". " "Dans le temps de la fin" signifie : dans cette époque où nous pouvons chaque jour provoquer la fin du monde. -"Définitivement" signifie que le temps qui nous reste est pour toujours le temps de la fin : il ne peut plus être relayé par un autre temps mais seule-ment par la fin. "
- 2007
Cet essai devait à l'origine figurer dans le troisième volume de L'Obsolescence de l'homme, œuvre maîtresse de Günther Anders, volume qui n'a jamais vu le jour. Ce texte à demi dialogué, on pourrait dire théâtral, se montre riche en aperçus de tous genres, sous-tendu par une dialectique toujours surprenante. Un essai magistral, pratiquant l'exagération et le paradoxe comme sources d'insurrection permanente contre une époque glaciaire. Un texte classique au sens fort : à lire en classe, pour l'instruction des générations qui viennent.