Michael Theunissen Livres

Depuis le XIXe siècle, notre culture occidentale est dominée par une conception de la réalisation de soi qui consacre le primat de l'individualisation. Cette priorité va de pair avec la valorisation du détachement à l'égard des relations sociales et avec le refus de toute forme d'universalisme éthique. Michael Theunissen analyse cette conception de manière à la fois critique et non conservatrice. Il montre comment, en s'inspirant librement de Hegel, on peut concilier le projet d'une réalisation individualiste de soi avec le sens de l'universel. Cela suppose que l'universalité réelle ne soit plus pensée comme totalité mais plutôt comme intersubjectivité. Une vision de la réalisation de soi fondée sur un tel concept permet de jeter un regard critique sur l'évolution de nos sociétés contemporaines.

Dans les textes présentés et rassemblés ici, Michael Theunissen interroge la notion de temps et esquisse une "théologie négative du temps". Questionnant la tradition philosophique depuis Parménide, Platon, saint Augustin, Kierkegaard, Simmel, Husserl, Sartre, l'auteur introduit la thèse d'une domination du temps sur les hommes qui produirait une souffrance, particulièrement visible chez les sujets atteints de névrose, et incitant à une résistance, à un affranchissement de l'ordre du temps. Theunissen analyse, tout en discutant avec les représentants éminents de la psychopathologie phénoménologique ou issus de la philosophie de la vie - Minkowski, Gebsattel, Erwin Straus, Binswanger, Tellenbach -, les troubles de la perception du temps chez les malades mentaux atteints en particulier de dépression, et il s'interroge sur la possibilité de se soustraire à ces troubles. Revenant à la pensée grecque primitive et à sa distinction entre chronos, le temps qui nous domine, et aiôn, le temps qui nous libère, l'auteur tente, dans les conditions de la modernité, de reconquérir ce contenu de vérité en l'ouvrant sur une réflexion quasi théologique.

Ces deux essais introduisent à la pensée de Jürgen Habermas en retraçant son évolution à partir des conceptions de l'École de Francfort (Horkheimer, Adorno), en montrant comment Habermas s'est peu à peu détaché de la philosophie de l'histoire propre à ce courant de pensée, comme du pessimisme critique qui débouchait sur l'impasse d'une attente apocalyptique. Habermas a rompu avec la tradition hégélienne pour se rapprocher de Kant et du pragmatisme en cherchant à dépasser la critique aujourd'hui obsolète, de la " technique " au profit d'une réflexion morale et politique dont le centre de gravité se situe désormais dans une théorie rénovée de la communication. Cette lecture n'entend pas ouvrir une polémique, mais un dialogue philosophique où l'amitié et l'estime, constamment présentes, n'infléchissent ni n'affaiblissent le propos de l'auteur qui accompagne l'évolution d'une pensée tout en sachant faire apparaître les présupposés théologiques qui demeurent, chez Habermas, à l'arrière-plan de sa conception d'une communication affranchie de tout intérêt défini.

The literature on Kierkegaard often paraphrases his ideas, but Michael Theunissen offers a detailed and clear articulation of one of Kierkegaard's central concepts: the theory of despair. Understanding this theory is crucial as it not only sheds light on Kierkegaard's overall thought but also serves as a cornerstone of existentialism, particularly as presented in The Sickness unto Death. Theunissen's work, originally published in German in 1993, is considered the most comprehensive treatment of the subject across languages and successfully bridges the Continental and analytic philosophical traditions. He posits that the essence of despair lies in the self's desire "not to be what it is." By navigating the complex text of The Sickness unto Death, Theunissen clarifies Kierkegaard's notion of the "self," the reasons individuals wish to escape their identities, and the pathways to reconnect with their true selves. He argues that those in despair often deny their authentic selves to evade certain traits, their past, or their life's purpose. In addition to exploring and evaluating Kierkegaard's concept of despair, Theunissen connects these ideas to the thoughts of Heidegger, Sartre, and other twentieth-century philosophers, enriching the discourse on existentialism.

Addresses in connection with the awarding of the Dr. Leopold-Lucas-Preis, 2001 to Theunissen.

Michael Theunissen führt den Leser durch zweihundertfünfzig Jahre griechischer Geistesgeschichte und vermittelt grundlegende Begriffe der griechischen Philosophie. Er unternimmt den ersten Versuch, das dichterische Werk Pindars philosophisch zu interpretieren, vor dem Hintergrund dieser gewaltigen Epochen. Die Oden Pindars bilden die Fixpunkte dieser fesselnden Erkundung literarischer Zeugnisse, die über 250 Jahre entstanden sind und Teil unseres kulturellen Gedächtnisses wurden. Epos und lyrische Poesie werden auf ihre Aussagen über Glück, Unheil, Ausgeliefertsein und Geborgensein sowie über den Glanz und das Elend des Menschen hin befragt. Es wird deutlich, dass der Mensch letztlich ein Spielball der Götter ist und sich nur vorsichtig einer ihm auferlegten Zukunft nähern kann. Gleichzeitig zeigt sich, dass der verantwortungsvoll handelnde Mensch Möglichkeiten hat, über sein Schicksal hinauszuwachsen, wenn er sich vor den Gefahren der Hybris hütet und sein Leben mutig gestaltet. Der Autor skizziert einfühlsam, wie dieses Übersteigen der eigenen Grenzen aussehen kann. Scharf konturierte, nachvollziehbare Erklärungen zentraler Begriffe wie Hoffnung, Glück und Schicksal garantieren, dass die Lektüre ein echtes intellektuelles Abenteuer wird und nicht auf der Stufe beliebiger Anmutung verharrt.

Die Annotation bietet keine detaillierte Beschreibung des Buches "Hegels Lehre vom absoluten Geist als theologisch-politischer Traktat".

Frontmatter -- Vorwort -- Inhalt -- 1 Antike Melancholie -- 2 Die Acedia des Mittelalters -- 3 Moderne Metamorphosen -- Anmerkungen