Marx et les nouveaux phagocytes
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Avec la révolution russe de 1917 et le triomphe du parti bolchevik, donc du marxisme élevé au statut d'idéologie d'Etat, la légende de Marx "communiste d'Etat" ou "socialiste autoritaire" s'est muée en mythe universel. Elle est devenue l'alibi moral de tous les régimes d'exploitation économique et d'abêtissement culturel qui savent dénoncer, à travers l'image terrifiante du "socialisme réel", la prétendue "philosophie totalisante" de l'auteur du Capital. Cet essai s'entend comme une contribution à l'entreprise - plus que jamais nécessaire - de démolition de ce mythe. Il vise à démontrer que Marx fut le premier théoricien de l'anarchisme compris tout à la fois comme mouvement d'autolibération des esclaves modernes et comme projet de construction de la communauté humaine libérée du capital et de l'Etat.
Sur la fin de sa vie, Marx eut une curieuse phrase : " Tout ce que je sais, c'est que moi je ne suis pas "marxiste". " Ce qu'il voulait dire, Maximilien Rubel nous l'explique dans ce livre fondamental, où il sépare radicalement Marx idéologies, régimes et partis qui se sont réclamés de son nom. Marx " fondateur du marxisme " ? C'est un mythe. Et sur ce mythe repose la plus grande mystification du XXe siècle : faire prendre pour une société socialiste ce qui n'était qu'une nouvelle forme de domination. Qui veut lire Marx aujourd'hui, et le comprendre, ne peut faire l'économie de Marx critique du marxisme.