Rodolphe Töpffer (1799–1846), fils du peintre et caricaturiste Wolfgang-Adam Töpffer, aspire à une carrière artistique, mais une maladie des yeux à vingt ans le contraint à abandonner ce rêve. Il se tourne alors vers l'enseignement et la littérature, fondant en 1824 sa propre pension. Töpffer se consacre à la critique d'art et à l'esthétique, tout en écrivant des nouvelles et des romans. En 1832, il devient professeur de rhétorique et belles-lettres à l'Académie de Genève. Sa renommée, tant de son vivant qu'aujourd'hui, repose principalement sur ses "histoires en estampes" et ses récits de voyages illustrés. Entre 1825 et 1842, il entreprend vingt-six voyages avec ses élèves pendant les vacances, dont le Voyage aux Alpes et en Italie, effectué du 21 août au 12 septembre 1837. Ses récits et images touristiques révèlent une diversité de caractères humains, de traits nationaux et de mœurs, le tout vu à travers un prisme genevois, souvent conservateur et moraliste, mais surtout comique. Ces voyages, au-delà des anecdotes, se transforment en une véritable école de la réalité, offrant une réflexion sur la vie et la société.
Rodolphe Töpffer Ordre des livres
Rodolphe Töpffer fut un pionnier littéraire qui fusionna magistralement texte et image. Ses "histoires en images" sont considérées comme des précurseurs de la bande dessinée moderne et parmi les premières bandes dessinées européennes. Les récits de Töpffer, mettant souvent en scène des personnages excentriques dans des situations humoristiques, se distinguent par un style visuel unique et un texte plein d'esprit écrit sous les images. Son travail novateur lui valut d'être reconnu comme l'un des premiers véritables artistes de bande dessinée, influençant des générations de créateurs par la suite.






- 2008
- 1931
Les Nouvelles genevoises de Rodolphe Topffer ont assuré en 1841, couplées à la parution d'une longue étude de Sainte-Beuve dans la Revue des deux mondes, la réputation européenne de leur auteur. Sainte-Beuve fait l'éloge de « la vérité simple, la grâce rustique et naturelle, la belle humeur et la moquerie sans ironie » qu'on y trouve. Ces qualités sont incarnées par des personnages attachants, souvent jeunes, en proie aux difficultés banales de l'existence, ou par des lieux caractérisés par leurs beaux paysages, le Col d'Anterne, le Lac de Gers, la Vallée de Trient. Un jeune homme riche connaît la rédemption en intervenant dans un incendie, un jeune garçon est confronté à la mort, deux jeunes gens vivent des amours contrariées dans l'ombre d'un presbytère... Douze histoires douces et morales de celui qui, avec ses « histoires en estampes », inventa aussi la bande dessinée.