Premier épisode de la saga des Rougon-Macquart, ce récit fonde et inaugure l'histoire d'une famille minée par une fêlure originelle. Mettant en scène les amours de Miette et de Silvère et l'égoïsme féroce du clan Rougon, La Fortune des Rougon est aussi bien le roman de l'idylle que de la satire sociale.
« Alors, pendant la dernière demi-heure, ce fut la débâcle. Après l'extrême confiance, l'engouement aveugle, arrivait la réaction de la peur, tous se ruant pour vendre, s'il en était temps encore. Les cours, de chute en chute, tombèrent à 1.500, à 1.200, à 900. Il n'y avait plus d'acheteurs, la plaine restait rase, jonchée de cadavres. Au-dessus du sombre grouillement des redingotes, les trois coteurs semblaient être des greffiers mortuaires, enregistrant des décès. Un silence effrayant régna, lorsque, après le coup de cloche de la clôture, le dernier cours de 830 francs fut connu. Et la pluie entêtée ruisselait toujours sur le vitrage ; la salle était devenue un cloaque, sous l'égouttement des parapluies et le piétinement de la foule, un sol fangeux d'écurie mal tenue... »