Que l’Allemagne ait toujours exercé sur le général de Gaulle une sorte de fascination est une chose connue. Mais ce qu’on ignore en France et ce qu’on a oublié de l’autre côté du Rhin, c’est la façon dont l’Allemagne a jugé le général de Gaulle tout au long de sa vie : - Le lieutenant-colonel d’abord, prônant dans les années 30 un corps blindé opérationnel. - Le chef de la France Libre ensuite, dirigeant de Londres la Résistance française. - L’ermite de Colombey mettant en garde de 1946 à 1958 contre une renaissance de la puissance allemande. - Le président de la Ve République enfin, cherchant à promouvoir avec l’Allemagne une politique commune après avoir conclu en 1963 avec le chancelier Adenauer un traité de réconciliation. En suivant les réactions des Allemands à l’égard du général de Gaulle, on est emporté vers des horizons nouveaux et inhabituels. Le passé devient très différent de celui qu’on nous ressasse depuis si longtemps.
Jaques Binoche Ordre des livres


- 2015
- 1996
La France a sa part de responsabilité dans les trois guerres qui l'ont opposée à l'Allemagne et dont deux furent mondiales. L'Allemagne, de son côté, a défié la France par son dynamisme et a largement contribué aux guerres de 1914 et 1939. Pour Jacques Binoche, l'histoire franco-allemande, durant tout le XIXe siècle et une grande partie du XXe siècle, est celle de deux entêtements, l'un français à la recherche du rang et de la grandeur, l'autre allemand à la poursuite de l'unité et de nouvelles frontières. Aujourd'hui, les relations franco-allemandes se sont normalisées. La réconciliation a fait son chemin. La politique y a sa part. Mais c'est surtout l'époque qui a changé en laissant derrière les rancoeurs et les préjugés.