En juin 1940, des centaines de milliers de vaincus s'acheminent vers les stalags sous les coups et les cris du vainqueur. Georges Hyvernaud, instituteur charentais, marche dans ce troupeau en guenilles, hébété de faim, de fatigue et de honte. Au bout du voyage, cinq ans de nuit et de boue. Dix-huit cents jours d'humiliation, de promiscuité répugnante, de pestilence et d'abjection. Le prisonnier de guerre est cet homme nu, privé d'identité, d'espoir et de rêves. " La peau et les os " est un témoignage impassible sur le cauchemar, le vide, la mort. Ce livre terrible, chef-d'œuvre longtemps oublié, est aussi un acte magnifique d'exorcisme et de libération.
Georges Hyvernaud Livres




Ces 228 lettres de Georges Hyvernaud à sa femme livrent un témoignage historique, d'un réalisme rare, sur la vie quotidienne dans les camps d'officiers prisonniers pendant la Seconde Guerre mondiale. Son unité de "pionniers"a été capturée par les Allemands dès la fin mai 1940. C'est le début d'un interminable temps de captivité : " Après 18 mois de barbelés, on se sent tellement en marge, tellement hors du jeu, qu'on ne sait plus très exactement le rapport qu'il y a entre M. Hyvernaud, professeur à Turgot ou ailleurs et le Kriegsgefangener n° 995 qui vient de torcher sa gamelle avec un morceau de pain et qui cherche un bout de ficelle pour faire sécher ses chaussettes »… Hors du jeu, Georges Hyvernaud le demeurera jusqu'en avril 1945, prisonnier des oflags du Grand Reich : Grosborn, Arnswalde, Soest enfin…
Serait facile, amusant, de tracer de tout cela des croquis vifs, colorés. Retenir les anecdotes, le côté pittoresque. Ce ne me sera pas possible. Exprimer au contraire la vérité, c'est-à-dire la pauvreté de cette vie en apparence amusante - amusante à la manière des " scènes de la vie de garnison ". [...] C'est la première chose à éviter, le pittoresque. Et la seconde : le lieu commun. On va dire ce qui pourrait, ce qui devrait être : la purification par la souffrance - le sens de la communauté né de la misère commune. Mais je n'ai pas vu cela. Juste le contraire. Et je dirai le contraire.
Der Viehwaggon
Roman
Die ersten Jahre nach dem Zweiten Weltkrieg gehören zu den literarisch aufregendsten des letzten Jahrhunderts. Ein wichtiger französischer Autor jener Zeit ist erst vor wenigen Jahren dem Vergessen entrissen worden und hierzulande ganz neu zu entdecken: Georges Hyvernaud (1902-1983). Der Viehwaggon aus dem Jahr 1953 berichtet von der Zeit gleich nach dem Krieg, in Paris. Der Erzähler, den die Kriegsjahre mit einer „Krankheit des Blicks“ geschlagen haben, sieht zu klar. Er sieht, was mit den Menschen in seinem Viertel los ist, die sich nach der Befreiung geschäftig neu einrichten und um ein Mahnmal zu Ehren des Widerstands streiten: Welche Résistancegruppe kann die meisten Toten verbuchen? Und die Toten der anderen - waren sie wirklich Widerstandskämpfer? Wütend, müde, nicht ohne finsteren Humor schaut der Erzähler zu. Nach eigenen Aktivitäten gefragt, schützt er Arbeit an einem Roman vor - dessen Titel: Der Viehwaggon.