Thomas Mann et les juifs

En savoir plus sur le livre

L'image des Juifs, telle que perçue par Thomas Mann, évolue avec l'histoire, révélant des perceptions différentes en 1897, 1918 et 1933. Certaines idées reçues s'estompent, tandis que d'autres émergent en période de crise. L'écrivain, fils de son temps, s'intéresse aux aspects esthétiques et biologiques de cette altérité raciale, qu'il examine avec une attention d'entomologiste. Une iconographie en constante évolution se développe, reflétant des variations sur un thème. Les Juifs, perçus à travers le prisme de l'atavisme, occupent une position centrale dans la modernité, leurs voix résonnant dans les grands débats du siècle, tels que la guerre, la révolution et le nationalisme. Ce motif, d'abord marginal, se déploie et s'enrichit d'une symbolique intimement liée aux grandes lignes de l'œuvre mannienne. De Naphta à Krokowski, et de Joseph à Moïse, une filiation continue mène jusqu'au Breisacher du Docteur Faustus, où le parallélisme entre Israël et l'Allemagne se poursuit. La démarche chronologique révèle à la fois continuité et évolution dans le regard de Mann, initialement empreint de fascination et de préjugés, qui s'affine avec le temps. Cette réflexion explore la complexité des rapports d'un Allemand cultivé avec les Juifs de son époque, contribuant à l'étude des mentalités et à la recherche d'une unité profonde dans l'œuvre.