Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, se jette par la fenêtre sous les yeux de son frère, Palmi. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 1960, meurt dans l'incendie de sa maison. Palmi, rongé par la culpabilité, cherche à découvrir la vérité tandis qu'une équipe de policiers mène l'enquête officielle. Aux côtés du premier de la classe Sigurdur Oli et d'Elinborg, un certain Erlendur apparaît...
Roman traduit de l’islandais par Éric Boury Einar Már Guðmundsson a reçu en 2012 le Swedish Academy’s Nordic Prize, dit « le petit Nobel », pour l’ensemble de son œuvre. Chez les Knudsen, on est potentiellement marin de père en fils, sauf à faire carrière à la caisse d’épargne. On compte dans la famille des grands hommes, des hôtesses de l’air et de gentils simplets. Des marins, ministres, aviateurs, bandits, avocats, et parfois tout cela en même temps. Le clan Knudsen règne depuis plus de deux siècles sur Tangavík, petit port de pêche battu par les vents ou fief d’armateurs, question de point de vue. Ils y ont bâti des empires et les ont perdus. Ils ont monté des conserveries de harengs, composé des symphonies sifflées, possédé des Cadillac bicolores, des usines de congélation et des serres géothermiques, ils ont dirigé des fanfares et des clubs pour dames. Ils ont disparu et ils sont réapparus, ils ont été portés au pinacle et mis au pilori, en passant par tous les stades intermédiaires. Toujours persuadés, de génération en génération, d’être les Rois d’Islande. L’histoire mirifique des Knudsen, de ses représentants et de tous ceux qui passaient par là est, on l’aura compris, un tourbillon de portraits hautement roboratifs – la saga contemporaine d’une famille exubérante et totalement déjantée.
Dans un appartement à proximité du centre de la ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de sang sans qu’il y ait le moindre signe d’effraction ou de lutte. Aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le médecin légiste qualifie de douce, presque féminine. Dans la poche de Runolfur, des cachets de Rohypnol, médicament également connu sous le nom de drogue du viol... Il semblerait que Runolfur ait violé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée de son agresseur. Un châle pourpre trouvé sous le lit dégage un parfum puissant et inhabituel d’épices, qui va mettre Elinborg, l’inspectrice, amateur de bonne cuisine, sur la piste d’une jeune femme. Mais celle-ci ne se souvient de rien, et bien qu’elle soit persuadée d’avoir commis ce meurtre rien ne permet vraiment de le prouver. La fiole de narcotiques trouvée parmi d’autres indices oriente les inspecteurs vers des violences secrètes et des sévices psychologiques. En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, toute l’équipe va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.