Jürgen Habermas est un sociologue et philosophe allemand, ancré dans la tradition de la théorie critique et du pragmatisme américain. Son œuvre se concentre sur les fondements de la théorie sociale et de l'épistémologie, l'analyse des sociétés capitalistes avancées et de la démocratie. Le système théorique d'Habermas vise à révéler la possibilité de raison, d'émancipation et de communication rationnelle-critique latentes dans les institutions modernes et dans la capacité humaine à délibérer et à poursuivre des intérêts rationnels.
"Rédigé en 1987-1988, ce livre tire les conclusions philosophiques de la théorie de l'agir communicationnel de 1981". L'auteur y défend une démarche à la fois rationnelle et sceptique qui mise sur l'échange fécond entre la philosophie et les sciences humaines et sociales. [SDM].
Contre l'enfermement de l'univers politique qui s'origine dans la conjonction historique de la " société administrée " et du totalitarisme bureaucratique, Jürgen Habermas pose la question " inactuelle " de l'émancipation. Théorie et pratique est avant tout une interrogation sur les conditions de possibilités d'une théorie sociale conçue à des fins pratiques. Quels doivent être le statut et la forme d'une théorie sociale qui permet la discussion publique des décisions pratiques concernant la communauté ? Habermas propose de rompre avec la politique scientifisée pour réactiver, contre le modèle technocratique et contre le modèle décisionniste, la question du destin raisonnable de la communauté. De là découle une interrogation sur la nature du marxisme s'agit-il d'une théorie technique ou bien d'une théorie critique, en mesure de maintenir la dimension pratique et de viser la fin de la domination ? Réouverture de la question de l'émancipation, Théorie et pratique est aussi une réouverture de l'espace d'une philosophie politique critique. Du sein d'une pensée attentive à la complexité des médiations naît l'exigence utopique : " Car au vu des catastrophes qui sont à portée de la main [.,.] il semble que certains projets utopiques soient devenus le minimum nécessaire à une conservation de la vie. "
L'intervention dans le débat public est pour Habermas partie intégrante de son activité de philosophe. Ces écrits politiques doivent donc être tenus comme le lieu d'élaboration et de mise à l'épreuve de la théorie critique de la société, le témoignage de ce que la philosophie est plus que jamais l'époque actuelle " saisie par la pensée ". Rédigés entre l'automne 81 et le printemps 90, ces essais abordent des questions esthétiques, culturelles, Juridiques, historiques et immédiatement politiques, autour d'un noyau dur qui est peut-être en fin de compte la difficile question de l'identité allemande et de la culture européenne. Deux textes de mars 90 font le point sur ce problème que la chute du Mur de Berlin le 9 novembre ont rendu de pure actualité.
Le philosphe allemand J. Habermas, né en 1929, est la dernière grande figure de l'école de Francfort. Il pose ici la question de l'avenir de la nation et de l'intégration des minorités au sein d'une communauté dans le contexte de la mondialisation
La 4e de couverture indique : "C’est dans cet ouvrage fondamental, dont la version allemande date de 1976, que Jürgen Habermas, dernier représentant en date de l’École de Francfort, fixe les bases de sa théorie de la communication. Recueil d’articles ou de conférences, cet essai décisif s’inscrit dans un mouvement de critique et d’approfondissement de l’analyse marxiste de la société, profitant entre autres de l’apport nouveau des sciences sociales. Il s'agit ici de fonder une politique qui s'enracinerait d'abord dans le langage et tendrait à libérer le sujet de tous les faux-semblants de l'idéologie faisant obstacle à une communication libre."
La 4e de couverture indique : "La technique et la science constituent désormais les forces productives les plus importantes des sociétés développées. Cette situation nouvelle pose le problème de leur relation avec la pratique sociale, telle qu'elle doit s'exercer dans un monde où l'information est elle-même un produit de la technique. Jürgen Habermas examine dans les études réunies dans ce volume l'incidence de la rationalité scientifique sur le «monde social vécu» et ses répercussions sur le fonctionnement de la démocratie. Il montre les limites de la technocratie qui tend à s'abriter derrière une pseudo-rationalité pour assurer le triomphe de ses intérêts. Il analyse le système des valeurs en cours, les finalités que se propose le corps social sans toujours en avoir conscience, la fonction des idéologies qui les systématisent. Du même coup il est ici abordé une des plus grandes questions de notre temps : comment le consensus social que postule la démocratie peut-il s'opérer dans les sociétés industrielles avancées ?"
La 4e de couverture indique : "Habermas poursuit ici les recherches entreprises dans Morale et communication. Il tente de dépasser l'opposition qui marque les débats, en philosophie morale, entre un universalisme abstrait (" la morale est la même pour tous ") et un relativisme contradictoire (" si chacun peut défendre sa morale, comment précisément se défend-il ? "). Pour Habermas, la question morale centrale n'est plus de savoir comment mener une vie bonne, mais à quelles conditions une norme peut être dite valide ; elle n'est plus tant celle du bien que celle du juste. En ce sens, il s'agit aussi de distinguer entre les questions morales, que l'on peut argumenter rationnellement, et les questions éthiques, qui relèvent des choix préférentiels de chacun."
La 4e de couverture indique : "Depuis que Hegel a voulu réconcilier la raison avec le réel (son célèbre «le réel est rationnel»), depuis que le Réel a charrié – voire pour certains, ne se définit que par – les massacres de masse, les génocides et les camps, nombre de philosophes ont dénoncé les Lumières et Hegel, les droits de l'individu et le salut par l'Histoire. Jürgen Habermas entreprend ici une histoire des discours critiques que l'époque moderne n'a cessé de tenir sur elle-même. Notamment, les trois réactions à l'entreprise hégélienne : celle de gauche (la philosophie de Marx exaltant la praxis), celle de droite (libérale-conservatrice) et la «postmoderne». À Heidegger, Bataille, Foucault, Derrida, tous encore obnubilés par le sujet et la raison instrumentale, Habermas oppose une pensée «postmétaphysique»."
" Longtemps j'ai été convaincu que l'entreprise d'une théorie critique de la société devait en premier lieu faire ses preuves sur le plan de la méthodologie et de l'épistémologie... Je l'ai abandonnée depuis que la tentative pour introduire la théorie de l'activité communicationnelle d'un point de vue méthodologique m'a conduit dans une impasse... Ce que je mets en doute, c'est seulement la prémisse implicite selon laquelle la méthodologie et l'épistémologie sont la voie royale d'une analyse des fondements de la théorie sociale. " Publiés sur une quinzaine d'années (1966-1982) les textes ici réunis peuvent être considérés comme le " laboratoire " de la Théorie de l'agir communicationnel (1981). Ils sont traduits et présentés par Rainer Rochlitz (1946-2002) l'un des grands diffuseurs de la pensée de Habermas en France. En témoignent leurs nombreux échanges ainsi que le livre, Habermas, l'usage de la raison, Puf, coll. Débats philosophiques, 2002.