Alexander Kluge Ordre des livres






- 2018
 - 2014
« Idéologies : des nouvelles de l’Antiquité » : 128 pages d’entretiens, d’images, d’histoires et de « cartons » (comme dans le cinéma muet) extraits du film du réalisateur Alexander Kluge « Nachrichten aus der ideologischen Antike » (littéralement : « Nouvelles de l’Antiquité idéologique », 570 minutes, 2008.) Objet du film : ériger une stèle au projet qu’Eisenstein avait eu, en 1928-1929, de porter à l’écran Le Capital de Karl Marx. La crise de 1929 s’est invitée dans ce projet, peut-être en a-t-elle eu raison. Alexander Kluge s’interroge sur le rôle fantomatique des circonstances dans la construction mentale d’Eisenstein : « Même les commencements d’Eisenstein m’intéressent. Ce réalisateur hardi et entêté ne se contentait pas de vouloir « cinéfier » Le Capital, il projetait de renverser le cinéma en général et d’en fonder un autre. Ses propositions de « constellations visuelles », cette manière qu’il a de poursuivre le montage au-delà de ce qu’il atteint dans ses films, y intégrant réflexions et écrits, le recours aux séries et l’usage des demi-tons, des harmoniques, bref : la modernité d’Eisenstein est pertinente à notre époque, et pas seulement pour porter à l’écran Le Capital. » La profusion des entrées et des techniques, combinée à la force centripète du « sous-texte » invoqué par Alexander Kluge, font peut-être de ses « Nouvelles de l’Antiquité » le « livre sphérique » rêvé par Eisenstein.____________________________
 - 2013
Les chaînes privées allemandes ne sont pas vraiment réputées pour le niveau élevé des débats qu'elles diffusent; la surprise est d'autant plus grande pour le zappeur qui, aux alentours de minuit, tombe sur ce genre de phrases : « La superstition économique est un peu comme l'éventail des vertus bourgeoises » ou « Les solutions se trouvent toujours dans la rue, dans le trafic. » Aucun doute : il s'agit d'une des émissions culturelles les plus remarquables - au sens plein du mot - d'Alexander Kluge. Kluge a trouvé en Joseph Vogl un partenaire idéal pour sa technique d'interview si caractéristique. Le résultat de cette passion commune, ce sont plus de 40 interviews télévisuelles qui renouvellent le genre en profondeur. La digression, maniée avec un talent particulier, n'y est jamais gratuite.
 - 2012
Réunis à Sils Maria pour une soirée de nouvel an, le peintre Gerhard Richter et l’écrivain Alexander Kluge découvrent leur « parenté de temps » : nés tous les deux en février 1932, ils entrent de concert dans un siècle qu’ils parcourront chacun d’une façon singulière. Fruit de cette rencontre, Décembre met en regard 39 histoires et 39 photographies en lien avec ce mois. Dans un style incisif dont l’ironie confine parfois au cynisme, Kluge mêle anecdotes amusantes et récits absurdes, détails glaçants et démonstrations fatalistes, qui alternent avec les photographies enneigées – des paysages de haute montagne aussi familiers qu’inquiétants – de Richter. L’ouvrage propose une nouvelle facette de l’artiste à qui une rétrospective a récemment été consacrée au Centre Pompidou, ainsi qu’un almanach du siècle rédigé par un écrivain et réalisateur incontournable en Allemagne.
 - 2003
Alexander Kluge a reçu, en 2003, le prix littéraire allemand le plus prestigieux, le prix Büchner, événement salué par la presse. Les écrits d'Alexander Kluge sont inclassables, à l'image de l'homme lui-même, aussi bien écrivain, philosophe, théoricien de l'art, que réalisateur de films, professeur d'université La traduction d'Anne-Elise Delatte, qui nous donne à lire pour la première fois ces textes en français, est au plus près de cette mécanique structurée et passionnelle. A travers ses mots, l'on suit des allées et venues d'Alexander Kluge sur la trame de l'histoire de la société allemande.