Pages de début Introduction. Les Anciens et les Modernes, de 1800 à 1900 I. L'époque de Hans Makart et Adolf Wilbrandt II. Système éducatif et culture classique : le Gymnasium, école des modernes viennois III. Wagner, Burckhardt, Nietzsche, Böcklin, passeurs de l'Antiquité grecque vers les rivages de la modernité IV. Philologie grecque et modernité viennoise : le magistère de Theodor Gomperz V. Les « néo-socratiques viennois », de Heinrich Gomperz et Hermann Bahr à Karl R. Popper VI. Face au Prométhée et au Dionysos nietzschéens : Freud entre Athènes et Jérusalem VII. L'Œdipe viennois : philologie et psychanalyse VIII. Archéologie et psychanalyse : matriarcat et Loi du père IX. L'adieu de Freud à la Grèce :Moïse l'Égyptien Bibliographie générale Pages de fin
Jacques Le Rider Livres






Jacques Le Rider, Michel Plon, Gérard Raulet, Henri Rey-Flaud interrogent Das Unbehagen in der Kultur, que l'on traduisait naguère par Malaise dans la civilisation, et que la nouvelle traduction des Œuvres complètes de Freud intitule Le Malaise dans la culture. Il est vrai que l'hésitation entre "culture" et "civilisation" cache bien plus qu'un problème de traduction... Freud montre la pulsion de mort à l'oeuvre dans le processus de civilisation et, ce faisant, n'exclut pas l'hypothèse de l'autodestruction de la culture. Mais le pire n'est jamais le plus sûr... Après la disparition de l'homme barbare et l'effacement de l'homme civilisé, le monde sera-t-il un jour peuplé par une troisième espèce composée d'individus pacifiés ? Freud nous enseigne plutôt que l'homme est condamné à la guerre et à l'errance au prix du désir et de la mort. Il met à nu le malaise de la politique, l'impossibilité de conduire les hommes sur la voie du "bonheur de vivre ensemble" et les risques qui résultent de cet impossible.
Cette étude, la première en français depuis un demi-siècle, explore la vie et l'œuvre d'une figure emblématique de la Vienne du tournant du siècle à l'entre-deux-guerres. Né en 1874, Karl Kraus (1874-1936) se distingue parmi les grandes personnalités de cette modernité qui a propulsé Vienne au cœur de l'histoire intellectuelle et artistique européenne. Orateur captivant, il manie un humour juif qui incarne les derniers feux d'un Empire en déclin. Kraus a fasciné écrivains, musiciens, architectes, explorateurs de l'âme et philosophes, dont Walter Benjamin, son interprète le plus perspicace. Dramaturge, poète et essayiste, il est surtout reconnu comme un satiriste redouté, dénonçant dans sa revue, Die Fackel, les compromissions et faux-semblants des milieux littéraire et politique, ainsi que la corruption, notamment celle de la langue. Maître de l'essai satirique et de l'aphorisme, il cultivait la provocation au nom d'une certaine vision de la culture et de la vérité. Cet enragé magnifique a produit de véritables chefs-d'œuvre, des Derniers Jours de l'humanité à la Troisième Nuit de Walpurgis. Richement documentée, cette biographie passionnante est traversée par l'élan créatif qui a marqué son époque.
Une societe liberalisee peut-elle renoncer a toute censure ? Meme dans les societes contemporaines, la liberte illimitee d'expression n'a jamais ete instauree et les opinions deviantes qui mettent en cause la norme du politiquement correct sont exposees a un retour en force de la censure. Le cas viennois prouve cependant que, pour la defense des valeurs d'une culture, la censure n'est pas une arme efficace: bien que la liberte de la presse soit un acquis des gouvernements liberaux des annees 1860, la censure y etait toujours a l'oeuvre; Freud lui donnait meme le beau role d'instance regulatrice du processus de civilisation. Karl Kraus, le plus feroce des critiques du journalisme, demontait les nouveaux mecanismes de censure informelle et invisible par lesquels la presse informait ses lecteurs, c'est-a-dire soumettait leur perception de la realite a un formatage quotidien. Ainsi, la modernite viennoise anticipait les theories de la censure structurale de Foucault et Bourdieu. Cela n'empecha pas la censure imperiale de rompre, en 1912, avec sa propre ligne anti-antisemite en interdisant la representation du chef d'oeuvre d'Arthur Schnitzler, Le Professeur Bernhardi, courageuse denonciation de l'antisemitisme. Autant dire que la censure s'avere en definitive toujours inefficace et dangereuse, et qu'elle ne pourra jamais servir comme support d'une politique de civilisation.
Fritz Mauthner
- 536pages
- 19 heures de lecture
L' Allemagne au temps du réalisme
- 485pages
- 17 heures de lecture